Le ministre de l’Energie et des mines, Youcef Yousfi, a indiqué dimanche à Alger qu’un déficit important a été enregistré dans le domaine de la recherche et de la prospection, générant un recul notable dans les réserves du pays en matière de produits miniers comme c’est le cas pour la mine de fer d’El Ouenza.
M. Yousfi, qui répondait aux interrogations des membres du Conseil de la Nation sur la loi minière présentée dimanche matin, a souligné l’absence d’activités de prospection et d’exploration, précisant que l’instance nationale chargée de cette mission « n’a pas travaillé pendant dix ans ».
Il a fait remarquer que cette situation donne lieu à un recul du volume des réserves minières nationales et que les mines de fer d’El Ouenza (Tebessa) et la mine de Baryte (Tissemssilt) « encourent un risque d’épuisement si de nouvelles explorations ne venaient pas à être effectuées dans les années à venir ».
En vue de remédier au manque enregistré en la matière, la stratégie de relance du secteur minier énoncée dans le texte de loi, est fondée sur le renforcement de l’infrastructure à travers la réorganisation des deux agences minières et la mise au point de cartes géologiques et la création de banques de données géologiques et minières nationales.
La stratégie est basée également sur la formation et le développement des ressources humaines, a affirmé M. Yousfi, avant de déplorer « l’abandon par les universitaires depuis les années 70 des spécialités liées à la géologie et aux mines ».
Dans le but de consolider les efforts de formation et de qualification, plusieurs instituts et centres spécialisés ont été ouverts au niveau des régions qui recèlent de potentialités minières, a précisé M. Yousfi, rappelant que l’Algérie comptait 3.000 ingénieurs miniers au début des années 70 mais ce nombre est en nette régression.
D’autre part, le ministre de l’Energie a fait état de preuves de l’existence de réserves de diamants dans l’Extrême sud algérien, précisant que « des résidus de cette matière précieuse ont été découverts dans la région de Reggane ».
Les études menées par les services techniques du ministère révèlent l’existence éventuelle d’une réserve de diamants dans la région d’Arq Echache à Adrar, selon M. Yousfi.
Cette technique consiste en l’extraction du phosphore lors de l’opération de transformation du fer car étant moins coûteuse et sans risque sur l’environnement et les habitants, a-t-il encore dit.
Sur la base des prévisions du ministre, une exploitation de la mine est prévue durant les deux prochaines années après finalisation des études techniques à ce sujet.
Pour ce qui est de la production du marbre, il a déclaré que les capacités actuelles ne couvrent que 35% des besoins du marché national, soulignant que l’exploitation de nouvelles mines comme celle du site de Cristel à Oran est susceptible de contribuer à augmenter la production nationale à raison de 50% des besoins nationaux.
Les membres du Conseil de la Nation devront voter la loi sur les mines mercredi prochain, a annoncé le président du Conseil, Abdelkader Bensalah.