«Je l’ai fait dans l’intérêt de l’Algérie»
Raouraoua et Zaher ont enterré officiellement la hache de guerre. Cela s’est passé hier à Doha. Sur l’initiative du Cheikh Hamed Ben Khalifa, président de la Fédération qatarie de football, appuyé par le Cheikh Benhamane, le puissant président de l’Association asiatique de football, et par l’Egyptien Hani Abou Rida, membre de l’exécutif de la FIFA, les deux premiers responsables du foot en Egypte et en Algérie ont fini par se serrer la main et accepter de se réconcilier, mettant définitivement un terme à une guerre sans merci, que se sont livrée les deux parties depuis plus d’une année.
Cette réconciliation a eu pour théâtre un des grands hôtels de Doha, où tout ce beau monde a tenu à rencontrer les gens de la presse pour annoncer officiellement que l’Algérie et l’Egypte du foot ont «mis de côté leurs différends». Dans une conférence de presse organisée conjointement par les présidents de la FAF et de l’EFA, les deux hommes ont confirmé que la «réconciliation» est scellée entre les deux fédérations, en présence d’une centaine de journalistes, mettant ainsi un terme à une guerre sans merci livrée par les deux parties, depuis le tristement célèbre caillassage du bus des Verts.
Si l’Algérie a mis de l’eau dans son vin, après avoir arraché son billet pour le Mondial sud-africain dans l’historique match qui a opposé les sélections des deux pays au Soudan, plus précisément à Oumdourman, l’Egypte, de son côté, a intensifié sa guerre médiatique, en faisant endosser à l’Algérien tous les maux de la planète.
Et sur ce dernier point, le président de la FAF, Raouraoua, a, dans le même point de presse, qui a confirmé la réconciliation, insisté sur le fait que lui et «l’Algérie ne pardonneront jamais à ceux qui ont souillé la mémoire des martyrs et s’en sont pris aux institutions de l’Etat», nous apprendra Raouraoua dans un entretien téléphonique qu’on a eu avec lui hier. Le numéro un de la FAF reconnaît qu’aussi bien dans le camp égyptien qu’algérien, l’on n’a pas bien su gérer cette affaire qui a pris des proportions alarmantes. «On aurait dû faire appel à la sagesse et faire en sorte qu’un match de football reste dans son cadre purement sportif», dira encore Raouraoua. Ensuite, le président de la FAF, s’adressant particulièrement aux journalistes et plus particulièrement les journalistes égyptiens qui étaient présents en force à la conférence de presse, «exhortera ces derniers à méditer longtemps cet épisode douloureux vécu par les deux pays, à la suite des écrits et commentaires incendiaires qui n’ont épargné aucune institution de l’Etat algérien et de ne plus recourir à ce genre de pratique, car cela peut engendrer des conséquences néfastes». Ils sont à Doha pour couvrir le match amical Qatar-Egypte. Qu’à cela ne tienne, les deux hommes n’ont pas voulu trop s’attarder sur ce sombre épisode et préfèrent se projeter vers l’avenir. Le président de la FAF expliquera, d’ailleurs, que si sa fédération a choisi la voie de la réconciliation, c’est pour détendre l’atmosphère et permettre aux footballeurs des deux pays d’évoluer dans de meilleures conditions. «Nous avons jugé que dans l’intérêt du football des deux pays, il fallait mettre un terme au conflit, car il n’arrange aucune des deux nations.
Que ce soit l’Egypte ou l’Algérie, les deux pays sont appelés à se croiser tôt ou tard en compétition africaine ou régionale et la sagesse veut que les matches qui opposeront les sélections ou les clubs des deux pays se déroulent dans les meilleures conditions.» L’intérêt sportif a primé donc sur toute autre considération pour renouer avec les Egyptiens… H. B.