L’Union générale des Commerçants et artisans algériens (Ugcaa) appelle au plafonnement des prix des produits alimentaires pour mettre fin à la spéculation et à la surenchère qui caractérisent l’activité commerciale durant le mois de Ramadhan.
Le Secrétaire général l’Union générale des Commerçants algériens, Salah Souilah, a réaffirmé, aujourd’hui, que les prix des produits alimentaires dans les marchés de gros sont «de plus au moins stables» notamment durant ces premiers jours de ramadhan. Selon lui, l’augmentation des prix est souvent enregistrée au niveau des marchés de détail où les prix sont libres. «Dans les marchés de gros, les prix sont de plus au moins stables, contrairement à ce qui se passe au niveau des marchés de détail où les prix sont libres», a indiqué, Salah Souilah, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’UGCAA.
Pour mettre fin à l’anarchie qui règne dans les marchés de détail, il est urgent, selon le SG de l’UGCAA, d’accélérer la réalisation de marchés de proximité et de limiter les marges bénéficiaires des détaillants. A ce titre, Salah Souilah interpelle les pouvoirs publics sur la nécessité de plafonner les prix des produits alimentaires. «Il faut mettre fin à la politique des prix libres», a-t-il suggéré, soulignant qu’actuellement c’est le marché et le commerçant qui déterminent ces prix.
Selon lui, le rôle des contrôleurs, actuellement, se limite uniquement au contrôle de l’affichage des prix et de la qualité des produits, alors que même les prix doivent être contrôlés. «Il faut limiter les marges bénéficiaires et pourquoi ne pas afficher les prix des différents produits à l’entrée de chaque marché, pour que les consommateurs prennent connaissance des véritables prix des produits alimentaires», a-t-il encore précisé.
Pour sa part, le président de la fédération nationale des marchés de gros des fruits et légumes, Mustapha Achour, a exprimé son mécontentement concernant les retards qu’accusent la réalisation des marchés de proximité et de l’étroitesse des locaux déjà réalisés. Il a estimé que cela est le résultat de la marginalisation des commerçants et de l’absence de concertation. «Ces locaux sont des boites de métal très étroites», a-t-il affirmé avec un air de dépit, avant de lancer un appel aux pouvoirs publics : «Donnez-nous du foncier, nous allons réaliser ces marchés avec nos propres moyens».
La farine subventionnée profite à tous les algériens
Les boulangers se plainent également durant ce mois de carême. Selon le président de la Fédération nationale des boulangers, Youcef Kalafat, la consommation du pain a diminué de 72 millions de baguettes par jour à 24 millions baguettes durant ce mois de ramadhan. Avec cette diminution en termes de quantités qu’ils produisent et un prix de revient d’une baguette qui dépasse le prix de vente, les boulangers souffrent davantage, a-t-il regretté.
Kalafat a précisé que la subvention de la farine profite à tous les algériens et notamment aux pâtissiers et aux fabricants des autres gâteaux et non seulement aux boulangers, puisque les prix de leurs produits sont libres, contrairement au prix de la baguette de pain qui est toujours stable. A se propos, il a fait savoir que la fédération des boulangés affiliée à l’UGCAA a demandé au ministère du Commerce, de subventionner uniquement la «farine complète», ou une autre qualité de farine mélangée avec 30% de semoule qui ne peuvent pas être utilisées dans la fabrication de gâteaux.
L’UGCAA a démenti les déclarations de Giplait
Présent à cette rencontre, Amine Bellour, représentant des distributeurs de lait au niveau de la wilaya d’Alger, a démenti les propos de Harim Mouloud, directeur général du Groupe Giplait qui avait annoncé ressèment l’augmentation de 20% de la production du groupe durant le ramadhan. Selon lui, la production journalière de lait qui était de 480 mille litres a connu une baisse de 180 mille litres par jour en début de ce mois de ramadhan. «Actuellement, la production journalière est à 300 mille litres, alors qu’elle devait dépasser les 480 mille litres, sachant que la demande est croissante ces derniers temps pour ces produits de première nécessité», a-t-il indiqué.
Par ailleurs, Salah Souilah, a souligné que l’UGCAA qu’il préside, compte créer prochainement la fédération nationale des distributeurs de lait.
Lahcene Brahmi