Prévenir le trafic du cheptel ovin, Des mesures pour stopper la contrebande

Prévenir le trafic du cheptel ovin, Des mesures pour stopper la contrebande

Les récentes mesures du gouvernement pour sauver le cheptel ovin à travers la suspension des importations jusqu’à nouvel ordre paraît incontestablement une mesure salutaire.

Mais la tâche primordiale consistera dorénavant à réorganiser la filière de l’élevage ovin et de la stabiliser contre la contrebande et la spéculation. Une surveillance accrue au niveau de la frontière Est du pays est en vigueur depuis quelques temps.

Les marchés de vente du bétail ovin seront également soumis à un contrôle par les services de santé animale. La mesure d’interdire les importations de la Tunisie sont temporaires mais pour lutter contre les contrebandiers, les services des Douanes en coordination avec les services de sécurité vont multiplier les contrôles mobiles.

En effet, il faut savoir que l’Algérie dispose d’une faune de cheptel ovin estimée à 19,5 millions de têtes avec un niveau de fécondité multiplié par deux depuis ces dernières années. Rien n’empêche que les aléas dans le secteur de l’élevage ovin ont été depuis quelques mois un coup dur pour les éleveurs d’abord et en partie pour la consommation. A ce niveau, les éleveurs se sont insurgés contre l’augmentation de la tonne de l’avoine propre à l’aliment du bétail entre 3000 et 3500 DA alors que l’OAIC en tant que fournisseur mandaté écoule le produit à 1400 DA.

L’union des éleveurs de Djelfa a déploré dernièrement que « des spéculateurs puissent s’emparer du marché par la quantité de stocks dans des hangars douteux » avec des tarifs qui prêtent à équivoque. La deuxième contrainte que le gouvernement entend régler est « d’augmenter les quantités d’orge et de les mettre sur le marché pour rendre cet aliment du bétail accessible aux éleveurs le plus rapidement possible ». L’autre décision confortée consiste à « organiser les coopératives d’éleveurs pour leur permettre de prendre en charge leurs problèmes et les associer à toutes les décisions concernant le secteur ».

De prime abord, la réorganisation de la filière d’élevage est une mesure qui a été réclamée par les éleveurs eux-mêmes du fait que selon l’union des éleveurs « 20% des éleveurs ont quitté la profession suite à l’absence d’un cadre juridique qui balise la corporation ». D’un autre côté, le gouvernement qui a pris la mesure « d’ouvrir les terres de parcours et de les organiser en vue d’une utilisation rationnelle » était attendue depuis belle lurette. Il est à noter que l’Algérie disposerait selon les spécialistes de 11 millions d’hectares de parcours.

Aujourd’hui, le cheptel ovin et caprin se stabilise autour de 11 millions de femelles adultes. Des études ont fait ressortir que 90% des besoins de ces cheptels par l’orge et le son. Avec la situation qui prévaut, seule la subvention de l’Etat en orge a apaisé momentanément les éleveurs. A rappeler que près de 450.000 quintaux d’orge ont été distribués aux éleveurs au prix de 1.550 DA le quintal alors que l’OAIC l’achète à près de 4.000 DA le quintal. La solution serait plus rationnelle selon les éleveurs de « multiplier les fournisseurs professionnels avec une stabilité des prix de fourrages ».

Fayçal Abdelghani