Premier scrutin libre de l’histoire en Tunisie

Premier scrutin libre de l’histoire en Tunisie

Neuf mois après une révolution populaire qui a chassé Ben Ali du pouvoir et donné le coup d’envoi du printemps arabe, les Tunisiens votent librement pour la première fois aujourd’hui pour un scrutin historique dont les islamistes d’Ennahda sont les grand favoris,.

Plus de 7 millions d’électeurs sont appelés à élire les 217 membres d’une assemblée constituante qui aura pour principales tâches de rédiger une nouvelle constitution et de désigner un exécutif, lequel gouvernera jusqu’aux prochaines élections générales.

La grande inconnue sera le taux de participation, au vu de la multiplicité des listes (plus de 1.500) dans un paysage politique remodelé, pour des élections dont, pour la première fois, les résultats ne sont pas connus par avance après des années de bourrage des urnes.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 locales (06H00 GMT) et fermeront à 19H00. Le dépouillement commencera dès la fermeture des bureaux et les premiers résultats, qui tomberont circonscription par circonscription (27 au total en Tunisie), sont attendus dans la nuit.

L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) annoncera les résultats définitifs lundi après-midi.  » Nous sommes prêts « ,  » nous sommes heureux, excités et confiants « , déclarait samedi son président Kamel Jendoubi, à l’issue d’un marathon de plusieurs mois au cours duquel l’Isie a organisé, fait inédit, l’ensemble du processus indépendamment de l’exécutif.

Le gouvernement intérimaire, qui a géré le pays pendant une transition émaillée de flambées de violences et de troubles sociaux, a appelé les Tunisiens à voter massivement,  » sans peur « . Plus de 22.000 militaires et 20.000 policiers assurent la sécurisation du scrutin, sous le regard de plus de 13.000 observateurs locaux et internationaux.

A rappeler que le président intérimaire tunisien Foued Mbazaa a annoncé samedi soir son  » retrait définitif de la vie politique  » dès la désignation d’un nouveau président par l’assemblée qui sera élue dimanche.  » Je reconnaîtrai les résultats (des élections) quel que soit le vainqueur et quelle que soit la couleur de la majorité (dans la future assemblée). Je remettrai le pouvoir à celui qu’aura désigné l’assemblée constituante comme nouveau président de la République « , a-t-il déclaré à la presse.

Foued Mbazaa, 78 ans, ancien ministre et président du parlement depuis 1997, était arrivé à la tête de l’Etat tunisien après le départ du président Zine El-Abidine Ben Ali le 14 janvier. Son mandat s’achève officiellement après la désignation d’un nouvel exécutif.