Les médecins généralistes (médecins, dentistes et pharmaciens) ont poursuivi hier leur grève à travers le territoire national avec un taux de suivi de participation de 70% et un service minimum assuré.
Décidément, les mouvements de protestations qui affectent et perturbent les soins ne sont pas près d’arriver à leur terme. L’appel à la grève du Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp) a eu un écho favorable auprès des corporations concernées (médecins, dentistes et pharmaciens). C’est ce que souligne le président du Snpsp, le Dr Lyès Mrabet, qui par la voie d’un communiqué fait savoir que le taux de participation au deuxième jour de la grève est de l’ordre de 70% à l’échelle nationale. Entamée avant-hier, cette grève de trois jours des praticiens de la santé publique interpelle le département d’Ould Abbès à prendre en charge les requêtes socioprofessionnelles qui sont toujours en attente. Le Snpsp soulignera à ce propos que la tutelle campe sur sa position de fuite en avant, ignorant les préoccupations du secteur et celles des travailleurs particulièrement. M. Merabet expliquera que les responsables du secteur ignorent encore les revendications légitimes pour lesquelles des engagements ont été pris il y a deux années mais non concrétisés. «Nous sommes en grève parce que nos préoccupations n’ont pas été prises en charge, la révision des indemnités notamment. Nous voulons du concret», a expliqué Lyès Mrabet, soulignant que des promesses faites par la tutelle pour régler les problèmes discutés attendent toujours de voir le jour. En termes de revendications, le Snpsp réclame «l’application de l’article 19 du décret portant statut particulier, accordant le droit à l’accès sous la condition de l’ancienneté au grade de principal». Sont également estimées «anormales» les modalités d’accès au grade de praticien en chef prévues par le texte régissant les médecins de la santé publique. Pour rattraper cette lacune, les médecins grévistes demandent l’application de l’accord négocié entre le syndicat et la tutelle. Le Snpsp exige également la revalorisation de la prime de garde et de l’indemnité de contagion. L’accès au logement de fonction pour les praticiens exerçant dans les zones enclavées figure aussi dans la plate-forme des contestataires. Il est à signaler que l’intersyndicale des professionnels de la santé prévoit un sit-in le 14 mai prochain, à partir de 11h, devant le siège du ministère de la Santé. Rappelons également que les médecins spécialistes de la santé publique sont en grève illimitée depuis le 22 avril dernier. Soulignons surtout qu’il est «préconisé» par le secteur, ses syndicalistes et travailleurs, d’éviter de tomber malade, déjà que les soins en temps ordinaires ne sont pas correctement pris en charge, deviennent plus lourds et plus angoissants durant les grèves. «Il y a trop de va-et-vient pour rien dans ces hôpitaux de misère !», s’exclame une femme, la quarantaine, rencontrée au Centre Pierre et Marie Curie du CHU Mustapha-Pacha d’Alger.
Par Yasmine Ayadi