Les ressortissants algériens établis aux Etats-Unis et au Canada ont continué à voter mardi pour le quatrième jour des élections législatives, tandis que d’autres bureaux de vote ont été ouverts le même jour dans neuf Etats des Etats-Unis.
Après le coup d’envoi du scrutin, samedi dernier, dans les deux bureaux à Washington DC et à New York, ceux de la Caroline du nord, New Jersey, Philadelphie, Boston, Chicago, Houston, Miami, Los Angeles et de San Francisco ont ouvert, à leur tour, dès mardi conformément au calendrier de vote pré-établi.
Les Algériens inscrits sur la liste électorale aux Etats-Unis sont au nombre de 6.755 électeurs sur une communauté nationale immatriculée de l’ordre de 18.000 ressortissants résidant dans ce pays.
Au Canada, les résidents algériens disposent de deux bureaux de vote installés dans les locaux respectivement de l’ambassade d’Algérie à Ottawa et du Consulat général à Montréal, ont indiqué à l’APS des responsables de la représentation diplomatique algérienne au Canada.
Dans les différents bureaux de vote où l’affluence des électeurs est généralement faible que ce soit aux Etats-Unis ou au Canada, ces derniers viennent soit individuellement, soit en famille ou en groupes d’amis. Mais chez tous, c’est le mot « changement » qui revient à chaque fois dans leurs souhaits et leurs commentaires autour de ces élections.
Pour Slimane, médecin installé en Virginie depuis une vingtaine d’années, « à travers ce scrutin, c’est surtout le grand changement qu’on attend depuis 50 ans et qui pourrait être possible si les élections sont réellement transparentes et propres ».
Aussi, ajoute-t-il, « on veut un gouvernement formé de technocrates et non pas de ministres choisis sur des critères subjectifs ». Pour Salah, la quarantaine, installé à Washington depuis 1986, « je vote car je m’intéresse à mon pays, l’Algérie, et c’est une manière pour moi de participer au changement voulu au pays ».
Venu du Maryland pour accomplir son devoir électoral avec son épouse, Djillali, scientifique, souligne qu’il vote « car c’est un devoir en tant que citoyen algérien » mais tout en avouant qu’il n’a « jamais compris quelle est la mission des représentants élus de la communauté algérienne à l’étranger et quelles sont leurs véritables motivations ».
Quant à la campagne électorale menée par les candidats résidant auxEtats-Unis ou au Canada, certains électeurs considèrent qu’elle manquait d’envergure et « donne l’impression que tout a été préparé à la dernière minute Il faut mettre fin à ce bricolage », fustigent-ils, soulignant que l’impossibilité de réunir le nombre requis des signatures pour permettre à ces candidats de se présenter en tant qu’indépendants a poussé ces derniers à se faire parrainer par des partis qui n’ »ont aucun historique, aucune base et aucun programme suffisamment ficelé ».
D’autant plus, ajoutent ces mêmes électeurs, le découpage des zones pour la communauté algérienne à l’étranger a lésé les candidats de l’Amérique du nord « du fait que leurs chances sont très minces pour pouvoir drainer le gros électorat se trouvant en Europe et lequel a, naturellement, un penchant pour les candidats algériens résidant en Europe ».
Au Canada, sur les 13.000 ressortissants algériens inscrits sur la liste électorale pour une communauté de l’ordre de 70.000 personnes, un nombre de 10.617 relève de la circonscription de Montréal contre plus de 3.000 de celle d’Ottawa, selon la représentation diplomatique algérienne au Canada. Afin de faciliter une large participation à ce scrutin, l’Ambassade s’est engagée à contribuer aux frais de transport pour les électeurs résidant loin de la capitale fédérale (plus de 200 km) qui feront le déplacement à Ottawa pour exercer leur droit électoral.
Mais la faible participation des électeurs enregistrée jusque-la semble inquiéter les candidats qui trouvent de l’embarras à expliquer cette attitude.
« Je suis déçu par la faible affluence des électeurs alors que l’abstention ne résout rien », souligne à l’APS le candidat du Parti du renouveau algérien (PRA), M. Said Midou, du Canada.
Pourtant, « la prochaine législature est plus qu’importante puisqu’elle intervient dans une conjoncture régionale particulière », souligne sa rivale du Parti patriotique libre (PPL), Mme Houria Gaceb (Canada). Les candidats résidant aux Etats-Unis et au Canada relèvent de la zone 4 laquelle couvre les pays de l’Amérique du nord, de l’Amérique latine et de l’Europe (hors-France).
La Commission de la circonscription diplomatique de la zone 4 ainsi que la sous-commission des magistrats chargés de la supervision pour cette zone siègent à Washington DC.