Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a révélé que l’Algérie avait donné son autorisation pour un survol de son territoire par les avions français. «L’Algérie a autorisé sans limite le survol de son territoire aux avions français», a-t-il précisé. «Nous travaillons avec les Algériens, nous continuons à discuter. Ce que nous avons à l’esprit, c’est que si les troupes africaines doivent remonter au nord, il faudra que les Algériens ferment leurs frontières», a encore indiqué Laurent Fabius.
La décision d’intervenir a été prise en 24 heures, apprend-on encore. Cette accélération des événements au Mali est la conséquence d’une menace réelle qui pesait sur les 6 000 ressortissants français résidant au sud du Mali, dans le cas où les groupes islamistes armés atteignaient Bamako.
Une source informée, contactée parAlgeriepatriotique, explique que si l’Algérie a accepté exceptionnellement d’autoriser le survol de son espace aérien par des avions de guerre étrangers, français en l’occurrence, c’est que, d’un côté, elle ne veut pas paraître comme un pays qui gêne une intervention urgente visant à sauver le Mali d’une attaque terroriste généralisée qui menaçait jusqu’à son existence en tant qu’Etat.
D’un autre côté, l’Algérie a, une fois n’est pas coutume, inversé la vapeur en faisant faire le travail par un pays membre de l’Otan, dans une région du Sahel fortement déstabilisée par les événements de Libye. «Quelque part, note notre source, les Algériens disent aux Français : vous avez semé la pagaille près de nos frontières ; maintenant, c’est à vous de réparer les dégâts.»
Cela n’empêche, les autorités algériennes suivent la situation au Mali de très près en ayant pris le soin, plusieurs mois avant le déclenchement des hostilités, de verrouiller les frontières pour éviter un reflux des terroristes vers ses vastes territoires. L’armée algérienne, réputée pour sa discrétion, n’a livré aucune information sur le dispositif mis en place pour ce faire, mais notre source rappelle que l’Algérie s’était empressée de se doter de matériels sophistiqués de surveillance dès le début de la guerre civile en Libye, soit en 2011 déjà.
«Si l’Algérie est entourée de pays instables, elle n’est toutefois pas réellement menacée en tant que telle, puisqu’il ne s’agit pas d’antagonismes entre Etats mais d’une menace qui pèse sur tous les pays de la région et qui oblige les gouvernements de tous ces pays à collaborer pour éradiquer les groupes terroristes et sécuriser les frontières», explique encore notre source. «A quelque chose malheur est bon, pourrait-on dire, puisque le terrorisme islamiste est enfin combattu par tous et non pas par l’Algérie toute seule comme ce fut le cas durant les années 1990», conclut notre source.
M. Aït Amara