Pour une parcelle de quelques m², il tue son cousin et le jette à la mer

Pour une parcelle de quelques m², il tue son cousin et le jette à la mer

Il ne s’agissait que de quelques mètres carrés, d’un bout de maison ou peut-être d’une pièce dans un héritage contesté. Et pourtant, ce différend a mené à un déchaînement de violence insoutenable. La justice algérienne a récemment tranché. Un homme de 60 ans, reconnu coupable du meurtre de son propre cousin, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d’appel criminelle d’Alger. Retour sur une affaire glaçante, où se mêlent trahison, barbarie et troubles mentaux.

Il décapite son cousin et le jette à la mer : un crime prémédité sur fond de rancunes familiales et de menaces répétées

L’affaire remonte à une nuit noire où le corps décapité d’un homme est retrouvé sur la plage de Tamenfoust. Très vite, les premiers éléments de l’enquête orientent les policiers vers une hypothèse sinistre, la victime a été tuée ailleurs, dans un lieu élevé, avant que le meurtrier ne se débarrasse du cadavre en le jetant dans la mer. La tête, elle, a été découverte à une certaine distance du corps, renforçant le caractère particulièrement cruel du crime.

Sur la scène, les enquêteurs retrouvent un sabre abandonné, indice décisif. Les soupçons se resserrent rapidement autour d’un membre de la famille, un cousin de la victime, né en 1969, connu pour ses altercations répétées avec les autres héritiers. Plusieurs proches avaient déjà rapporté ses menaces, régulièrement proférées à propos de conflits d’héritage.

La fille du meurtrier comme témoin-clé : un sabre ensanglanté, un retour nocturne suspect

C’est la propre fille du prévenu qui fournit le témoignage le plus accablant. Selon ses déclarations, son père s’est absenté de la maison dans la nuit du crime, emportant avec lui un sabre. Lorsqu’il est revenu, ses vêtements étaient tachés de sang. Selon ses déclarations, il lui a même confié, à demi-mot, avoir commis l’irréparable. Par peur pour sa vie, elle a dissimulé l’arme blanche sous son oreiller après avoir été menacée par son père.

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Les forces de l’ordre procèdent alors à l’arrestation du suspect. Il est soumis à des expertises psychiatriques. Deux d’entre elles concluent à des troubles mentaux, mais une troisième le déclare apte mentalement à répondre de ses actes devant la justice.

Une défense confuse entre déni, alcool et accusations inversées

Face aux juges, l’accusé nie en bloc. Il affirme que sa relation avec la victime était auparavant cordiale, jusqu’à ce que les tensions liées à l’héritage les éloignent. Le jour du crime, dit-il, il aurait consommé de l’alcool en grande quantité et ne se serait pas déplacé de chez lui, confinement oblige. Il avance aussi que les traces de sang retrouvées sur ses habits sont dues à son activité de pêcheur, évoquant du « sang de poisson ».

Quant aux accusations de sa fille, il les balaie en les attribuant à une relation tendue entre eux. Il l’accuse même d’avoir mené une vie dissolue, de fréquenter des lieux malfamés et de lui voler de l’argent. Ce qui a donné lieu à de fréquentes disputes.

Malgré ses tentatives de justification, le faisceau de preuves (témoignages, arme retrouvée, antécédents de menaces) a pesé lourd dans la balance. Le verdict est tombé, perpétuité !

Ce drame, aussi sanglant que déroutant, met en lumière une réalité bien connue en Algérie. Les conflits autour des biens familiaux peuvent devenir des poudrières silencieuses. Qu’il s’agisse d’un terrain partagé, d’une maison parentale ou d’un lot indivis. Les litiges liés à l’héritage continuent de fracturer des familles entières, parfois jusqu’à l’irréparable.