L’engagement de la tutelle pour la promulgation d’un nouvel arrêté qui abrogera l’arrêté 158/94 et déterminera le nouveau mode de gestion des œuvres sociales, avant le 30 avril dernier, n’a pas été concrétisé à ce jour. Cela malgré la réponse écrite du Premier ministre donnant son accord.
La rentrée scolaire risque de connaître cette année encore des perturbations dues, notamment, au dossier des œuvres sociales. Des syndicats de l’Education réunis, hier, ont affirmé que rien n’a été encore réglé et le ministère de l’Education nationale a plutôt fait «compliquer la situation au lieu d’œuvrer à trouver une solution à ce dossier de la discorde». C’est du moins ce qu’indique l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF) et le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST). Ce dernier, a relevé que l’engagement de la tutelle pour la promulgation d’un nouveau arrêté qui abrogera l’arrêté 158/94 et déterminera le nouveau mode de gestion des œuvres sociales, avant le 30 avril dernier, n’a pas été concrétisé à ce jour. Cela malgré la réponse écrite du Premier ministre donnant son accord pour la promulgation du nouvel arrêté, en préservant les principes de solidarité et d’élection. Aussi, l’espoir de la communauté éducative «a été annihilé par la directive n° 667» signée par Secrétaire général du ministère de l’Education qui a imposé une nouvelle approche, qui vient désavouer aussi bien le contenu de la correspondance du Premier ministre que les engagements pris par le ministre de l’Education, souligne le CNAPEST. Cette directive, explique-t-il, annonce la suppression pure et simple des commissions de wilayas et commissions nationales des œuvres sociales du secteur de l’Education. «Ce revirement s’il venait à être définitivement adopté par la tutelle, induirait l’émiettement à travers les établissements scolaires de l’argent des œuvres sociales et mettra un terme à la solidarité qui doit être la finalité même de l’existence des œuvres sociales» regrette-t-il. De son côté, l’UNPEF relèvera que cette même circulaire aura des conséquences négatives sur les travailleurs qui ne bénéficieront plus de «projets de construction d’hôpitaux, de logements, de prêts pour la construction ou indemnités pour les orphelins…». Ajoutant que par cette mesure, le ministère «a préféré s’abstenir de la gestion nationale transparente et juste des œuvres sociales et opter pour une formule de gestion anarchique en confiant ces fonds à plus de
7 000 comités». Cependant, la liste des doléances ne se limite pas à ce point précis. En fait, les syndicats qualifient de «tentative de faire diversion» l’annonce d’installation d’une commission mixte composée des ministères du Travail, des Finances, de l’Education et des délégués de l’UGTA. «En plus de la marginalisation des syndicats autonomes, cette commission se trouve dépourvue de toute prérogative pour entamer la récupération de l’argent et des biens des œuvres sociales» souligne de CNAPEST. De son coté l’UNPEF relève que plusieurs dossiers pendants attendent des solutions depuis belles lurettes. Il cite entre autres, le dossier relatif au régime indemnitaire, au statut particulier, la médecine de travail, le dossier relatif à la retraite et au logement, etc. «Le recours de la tutelle à la signature des engagements écrits sur PV sans se soucier de leur concrétisation compromet à l’avenir tout dialogue sérieux et responsable» note le CNAPEST, qui dit craindre que ces «pratiques déboucheront sur des actions de protestation dont personne ne pourra prévoir la durée encore moins l’ampleur».
Par Aomar Fekrache
