Les entreprises de l’Hexagone affichent une ferme volonté de venir prendre part au plan de sauvetage réservé à un secteur en déclin depuis plusieurs décennies.
Les sociétés turques, qui ont signé récemment des accords de partenariat avec leurs homologues algériennes dans le secteur du textile, semblent faire des émules parmi les opérateurs français. Les entreprises de l’Hexagone affichent une ferme volonté de venir prendre part au plan de sauvetage réservé à un secteur en déclin depuis plusieurs décennies.
Elles veulent apporter leur contribution dans la stratégie de relance des textiles en Algérie. Ce sont en fait des fabricants de machines de confection et autres équipements dédiés à l’industrie des textiles, organisés en association dénommée Union des constructeurs de matériel textile de France (UCMTF), qui séjournent en Algérie. Ils sont venus prendre part au colloque d’UbiFrance, tenu hier à Alger et rencontrer les gérants des PME spécialisées dans la confection et l’habillement. Ces industriels sont apparemment attirés par l’enveloppe financière, évaluée à plus de 2 milliards de dollars, débloquée par le gouvernement pour le développement de ce secteur.
Outre le rattrapage du retard accusé en matière de technologie, la relance du secteur nécessite aussi la modernisation du matériel qui a atteint un niveau d’obsolescence critique. L’opportunité d’obtenir un marché en Algérie semble se profiler à l’horizon pour ces producteurs.
De leur côté, les Algériens ne cachent pas leur intérêt pour le savoir-faire français. Ils en ont besoin pour redynamiser l’ensemble de leurs activités. Car, les 17 complexes industriels relevant de la société Texalg, issue de la restructuration de l’ex-Sonitex, ne couvrent qu’à hauteur de 6% une demande nationale d’une valeur de 150 milliards de DA. Le plan de développement décidé par l’État vise une couverture des besoins de 10%. Il prévoit aussi une mise à niveau de l’outil de production, le déploiement des activités et la formation du personnel. En plus de multiplier les capacités de production, les diverses filières textiles envisagent de reconquérir les parts de marché, cédées au profit de l’importation en provenance de Turquie et de Chine… Le marché informel et le commerce de la valise ont, en effet, porté atteinte à ce secteur. Selon des professionnels, l’absence d’investissement dans la production des principales fibres synthétiques utilisées dans la fabrication de tissus a favorisé les articles d’habillement et de confection importés de ces deux pays au détriment de la production nationale. Actuellement, la production algérienne couvre de manière globale moins de 5% des besoins du marché local, estimés à près de 500 millions de mètres linéaires de tissu par an. Une production essentiellement destinée aux corps constitués.
La consommation nationale de textile est estimée à deux milliards de dollars, dont 95% sont importés. Les capacités de production actuelles de l’industrie algérienne du textile est de 150 millions de mètres linéaires. L’objectif est de parvenir d’ici à 2014 à couvrir 30% des besoins domestiques, selon un programme qui comprend de nouvelles créations d’emploi et la réalisation de partenariats. Le secteur emploie en ce moment quelque 15 000 personnes alors qu’il y a deux décennies, le nombre de postes d’emploi était estimé à 200 000. L’UCMTF est, faut-il le souligner, classée 3e exportateur de machines de textiles dans l’Union européenne et détient 6,5% de parts sur le marché mondial et active dans 115 pays. L’industrie du textile française réalise 91% de son chiffre d’affaires à l’exportation.
B. K