Cette ville vit un paradoxe. L’hiver elle a les pieds dans l’eau et la gadoue du fait des innondations et l’été elle agonise par son manque d’eau. Autant tenter de nettoyer les écuries d’Augias que d’espérer voir un jour cesser les submerssions et l’eau couler du robinet à Skikda ! Travail Herculéen ou simple incompétence ? La question vaut son seau d’eau et gênera sûrement tous les responsables locaux qui risquent de sécher comme ils semblent le faire face à leurs devoir envers le citoyen. Mais qu’est ce qui empêche les habitants de cette ville de jouir de cette denrée pourtant pas rare dans cette wilaya connue pour sa très fortes pluviométrie ? Rien, justement puisque Skikda dispose d’un important arsenal d’infrastructures. Que l’on juge ! Durant les années 60, le barrage de Zerdezas situé dans la daïra d’Azzaba alimentait toute la ville grâce à ses quelque 20 millions de m3. L’évolution de la population et la présence de la zone industrielle pétrochimique ont imposé la construction de deux autres barrages, celui de Guenitra, qui est d’une capacité de 125 millions de millions de m3 et celui de Barrage de Béni Zid dans la région de Collo permettant le stockage de 50 millions de m3. Un quatrième barrage est venu voir le jour, celui de Zit Emba destiné à alimenter grâce à ses120 millions de m3 les plaines de Ben Azzouz, aux limites de la wilaya d’Annaba. Ces quatre infrastructures n’arrivent pourtant pas à régler le problème des incessantes pénuries d’eau qui touche la région, notamment le chef lieu de la wilaya qui continue à suffoquer de soif. Cela a donc emmené les décideurs à installer trois unités de dessalement d’eau de mer d’une capacité de 100.000 m3 /Jour. Une solution qui ne semble pas en être une puisque la crise d’eau continue à sévir, notamment au centre ville de Skikda ou les gens sont rationnés et doivent veiller très tard pour profiter des lâchers programmés au compte goutte.
Azzedine Belferag