Au-delà de toute controverse, l’objectif du ministère est de rendre les produits pharmaceutiques accessibles à l’ensemble de la population.
Voulant mettre fin à la polémique créée autour de la pénurie des médicaments, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a encore, une fois réaffirmé qu’il ne s’agissait pas de pénurie, mais d’une mauvaise gestion de la distribution et d’une fausse pénurie fomentée par des intrus «qui ont pollué le marché».
Le ministre de la Santé, qui n’en n’est pas à sa première déclaration, a expliqué que les grands distributeurs font des spéculations, ce qui se répercute d’une manière négative sur les pharmaciens.
Selon lui, parmi les 560 distributeurs existants en Algérie, beaucoup ne respectent pas les cahiers des charges, et font du business avec le médicament.

Aussi, pour faire taire les rumeurs qui ne cessent de s’amplifier et d’incriminer toujours les pouvoirs publics, plusieurs dispositifs ont été pris par le ministère de la Santé, dont le contrôle des médicaments importés au niveau des ports et aéroports du pays en 2012, en vue d’une meilleure régulation du marché. «Ce qui permettra d’avoir une estimation réelle de la quantité de médicaments et autres produits pharmaceutiques disponibles en Algérie pour prévenir d’éventuelles pénuries», a précisé le ministre qui veut apparemment en découdre avec les réseaux parallèles.
Aussi, sur instruction du Premier ministre, il s’engage à ce que le producteur prenne en charge la distribution des médicaments.
Cette décision a été prise après avoir constaté que le manque de médicaments sur le marché est plus lié à un problème de distribution qu’à un problème de disponibilité. Dans ce sillage, le ministre a tenu à rappeler que la production locale des médicaments a atteint 37% en 2010.
Selon les dernières déclarations du ministre de la Santé, l’objectif de son secteur est de dépasser le stade de pays importateur-consommateur à un pays producteur, et de rendre les produits pharmaceutiques accessibles à l’ensemble de la population. A cet effet, le ministre de la Santé, M. Ould Abbès, a exhorté les importateurs de médicaments à contribuer efficacement à l’investissement dans la production des médicaments et des médicaments génériques afin de combler les insuffisances en la matière.
Le programme d’importation des matières premières et d’articles de conditionnement destinés à la fabrication des produits pharmaceutiques du ministère de la Santé indique que 66 opérateurs ont obtenu leur programme d’importation. Sur 38 demandes de prorogation d’activité de conditionnement pour l’année 2011, 28 opérateurs ont obtenu, exceptionnellement, dans le cadre de l’accompagnement des producteurs, la prorogation des délais liés aux conditionnements des produits pharmaceutiques suite à leurs engagements de passer à la fabrication des produits conditionnés. Jusqu’à maintenant, 123 unités ont été agréées, dont 103 sont des unités de fabrication et 20 autres de conditionnement.
Le marché du médicament en Algérie représente 2 milliards de dollars, entre importation et production nationale.
Une soixantaine de producteurs de médicaments, une vingtaine de conditionneurs et quelque 560 distributeurs composent le marché du médicament en Algérie, dont la production actuelle est composée à 80% de génériques.
Wassila Benhamed