Olivier Pantaloni, l’entraîneur d’Ajaccio, était un homme heureux vendredi soir en fin de rencontre face à Nîmes. Dans cet entretien, le coach corse, qui a réussi à remonter Ajaccio en Ligue 1, des années après l’avoir quittée, nous parle du rôle décisif joué par son international algérien Carl Medjani dans cette accession et de son état de forme, à quelques jours du derby contre le Maroc.
Félicitations d’abord pour cette qualification méritée, coach ?
Merci beaucoup, je dois dire que les joueurs ont mérité de figurer en Ligue 1, la saison prochaine. Compte tenu des moyens financiers du club, je pense qu’ils ont accompli un exploit. On possédait aussi un effectif vraiment restreint, donc ce n’était pas évident d’envisager une accession
L’accession était-elle un objectif au départ ?
Non, franchement, notre objectif était d’assurer notre maintien le plus rapidement possible. Donc finir deuxièmes de Ligue 2, c’est au-delà des espérances.
Vous êtes un entraîneur de Ligue 2, vous devez en être fier ?
Franchement, je ne réalise pas encore. Je suis fier pour mes joueurs et je tiens à les remercier du fond du cœur, car c’est grâce à eux qu’on a réussi à vivre ces moments formidables. On va savourer après on envisagera la Ligue1.
Quel a été le tournant de la saison ?
Je crois que ce sont les quatre rencontres gagnées face au Havre, à Evian et Troyes, au retour de la trêve. On a engrangé plusieurs points, après on a bien fini.
Un petit mot sur la saison fournie par Carl Medjani ?
Sincèrement, Medjani sort d’une saison époustouflante. Malgré cette expulsion malheureuse de quatre matchs qu’il a écopés, il est resté régulier dans ses productions. C’est une année énorme qu’il vient de terminer.
En quoi réside la force de Carl ?
C’est un joueur à la force mentale impressionnante. C’est un joueur sur qui on peut compter. Il a de grandes valeurs qui correspondent à celles du club. C’est pour cela d’ailleurs qu’il a réussi à s’imposer comme un titulaire indiscutable dans mon échiquier en prenant part à plus de 30 matchs cette saison.
Aujourd’hui, il a été mis sur le banc, pouvez-vous nous dire pourquoi ?
C’est purement pour des raisons techniques. Je voulais amener un plus sur le plan offensif, car l’objectif était de marquer aujourd’hui (vendredi). Après, je peux affirmer qu’il était bien prévu qu’il rentre en seconde mi-temps car j’estime qu’il devait jouer pour terminer le match.
Qu’est-ce qu’il a pu apporter dans ce duel ?
Il a ramené un plus certain au niveau de l’entrejeu. Sa hargne et son expérience auront été très précieuses, notamment en fin de rencontre.
C’est un cadre de l’AC Ajaccio ?
Ah oui, indéniablement, il a joué un rôle important cette année dans l’approche des rencontres, dans la motivation des joueurs. C’est aussi l’un des artisans de cette accession.
Comment il a appris la nouvelle de sa non-titularisation ?
Franchement, je n’ai pas discuté avec lui. Mais je suis persuadé qu’étant un compétiteur, il a souffert, mais je tiens à le féliciter pour sa réaction saine et sportive.
Pour un joueur qui a l’habitude de jouer tous les matchs, être privé de cette grande fête aurait été un peu injuste ?
Ah oui, bien sûr. D’ailleurs, c’est pour cela et bien entendu pour des considérations tactiques, que je l’ai incorporé en seconde période. Vous savez, je devais donner à mon équipe les meilleures solutions pour gagner et monter en Ligue1, et on a vu comment il a été assez performant. Il a été intelligent en acceptant mon choix.
Il arrive comment Carl Medjani pour ce match ?
Il est en possession de tous ses moyens, il a eu cette période où il a été sanctionné de quatre matchs, et maintenant il a retrouvé un bon rythme. Il a aligné les rencontres et je sais qu’il est très motivé pour jouer ce derby face au Maroc. Au fait, il m’a raconté avec beaucoup d’émotion le match que vous avez gagné à Annaba. Il était très fier.
Selon vous, comment se présente ce duel retour Maroc-Algérie du 4 juin prochain ?
Ça va être très difficile, car des derbys de ce niveau se jouent sur un détail. Je sais qu’encore une fois, ce match va se jouer au niveau du mental. Donc, comme elle l’a bien prouvé à Annaba, l’Algérie est capable d’aller ramener un bon résultat du Maroc.
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Orsoni : «Medjani est un joueur qui a beaucoup de caractère»
Le président de l’AC Ajaccio, Alain Orsoni, s’est aussi félicité de posséder un joueur de la trempe de Carl Medjani. Invité à nous livrer ses impressions sur son joueur algérien, l’homme qui a eu le mérite de mener le club corse à bon port cette saison n’a pas caché son admiration pour Carl : «Medjani est en fin de contrat, je souhaite très fort qu’il prolonge, parce que je le trouve exemplaire. En plus de ses qualités sportives, c’est un joueur très gentil et déterminé, qui a du tempérament. C’est un garçon qu’on aime bien et qu’on a envie de garder. C’est un joueur de caractère qui répond à la philosophie de notre club.»
«On fera le nécessaire pour le convaincre de rempiler»
Voulant savoir qu’elle sera la stratégie du club ajaccien en matière de recrutement, Orsoni précise qu’une politique rationnelle, qui va avec les moyens du club, sera mise en place : «C’est une récompense méritée pour tous, dirigeants, encadrement technique et joueurs. Le coach Olivier Pantaloni est extraordinaire. J’ai une pensée pour Michel Moretti (ex-président de l’ACA). On n’a jamais douté de nos capacités. Maintenant, le grand boulot commencera demain (hier). On aura besoin de renforcer notre équipe, mais l’important c’est de garder nos cadres. Medjani en fait partie, donc on fera le nécessaire pour le convaincre de rempiler.»
«Pour Carl, on sera avec l’Algérie»
Invité à nous donner ses impressions sur le derby maghrébin qui opposera le Maroc à l’Algérie, Orsoni dira : «Ecoutez, j’ai eu l’immense plaisir d’être invité par votre président de la Fédération algérienne, mais pour des raisons personnelles, je n’ai pu me déplacer en Afrique du Sud pour suivre la Coupe du monde à laquelle a pris part l’Algérie. Mais sachez qu’on suit cette équipe algérienne avec beaucoup de sympathie. Maintenant pour le match du Maroc, sachez qu’on a un pote qui joue avec l’Algérie, donc on sera avec vous de tout cœur.»
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Cavalli : «Déçu pour Mehdi mais très content pour Carl»
Suspendu pour le compte de cette dernière journée de championnat jouée vendredi face à son ancien club, l’ex-Nîmois Johan Cavalli, qui n’est autre que le fils de l’ex-sélectionneur national Jean-Michel Cavalli, a bien voulu nous parler de l’importance de Carl Medjani dans le système de jeu ajaccien. Il profitera de cette occasion pour consoler son camarade et ami, Mehdi Mostefa Sbaa, relégué en National avec Nîmes cette année. «Je suis déçu pour Nîmes où je compte que des amis. Finalement, c’est un divorce réussi, on va dire. Medjani a fait de gros efforts et ça a fini par payer. Je suis content pour lui, puisqu’il va rejoindre la sélection avec un bon moral. Je suis par ailleurs triste pour ami Mehdi Mostefa qui est déçu. Maintenant, je sais qu’il attend ce match face au Maroc avec impatience, donc je sais qu’il va vite récupérer et nous sortir un grand match.»
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Plusieurs Algériens sont venus pour Medjani
Vendredi, plusieurs supporteurs algériens de la région du Sud de la France sont venus spécialement pour voir à l’œuvre Medjani et Mostefa Mehdi. En fin de rencontre, ils ont envahi le stade Les Costières pour prendre des photos avec Carl. Ce dernier, disponible, a accepté toutes les sollicitations.
«Le maillot, c’est pour papa !»
Quelques Algériens présents au stade Les Costières n’ont eu de cesse de demander à Medjani son maillot. Celui-ci, avec politesse, a répondu qu’il l’avait préservé pour son papa, avant de se diriger vers lui et le lui remettre et lui faire une longue accolade.
Sa maman a fondu en larmes
Présents dans les tribunes du stade Les Costières, les parents de Carl Medjani semblaient stressés tout au long de ce duel gagné par Ajaccio. Au coup de sifflet final, maman Medjani a fondu en larmes en prenant son fils dans ses bras.
