Nouveau DG à Sanofi Algérie : les dessous d’un changement

Nouveau DG à Sanofi Algérie : les dessous d’un changement

Le nouveau directeur général de Sanofi Algérie prendra ses fonctions le 28 octobre prochain. L’annonce officielle de ce changement dont le bruit a couru depuis plus d’une semaine, a été faite aujourd’hui par le biais d’un communiqué de presse. Ainsi, l’actuel directeur général Thierry Lefebvre, qui bouclera en octobre prochain trois ans à la tête de la filiale algérienne de ce groupe pharmaceutique international, sera remplacé par Pierre Labbé, un connaisseur du monde des affaires en Algérie.

Si la raison officielle invoquée pour expliquer ce changement est la règle de l’alternance triennale à ce poste, il est difficile de ne pas faire le lien entre ce remplacement et le scandale des surfacturations des matières premières pharmaceutiques qui a écorché l’image de marque de ce groupe international côté aux bourses de Paris et de New York. Cela dit, le groupe a pris le soin de préciser qu’il ne s’agissait pas d’une sanction contre Thierry Lefebvre, qui a été condamné à un an de prison avec sursis dans cette affaire de surfacturations, en assurant que Lefebvre, en poste depuis près de trois ans à Alger, a été promu et appelé à de nouvelles importantes fonctions dans le Groupe, basé à Paris.

Par ce changement, le groupe Sanofi ne remet certes pas en cause la compétence du Thierry Lefebvre en tant que gestionnaire. La raison en est simple : le groupe est leader en Algérie et ne cesse de consolider sa position en réalisant de nouveaux investissements. Mais après cette affaire dans laquelle il a été condamné, le groupe veut passer l’éponge pour faire oublier ce «triste épisode» qui aurait pu avoir des conséquences désastreuses sur tout le groupe. «La nomination de Pierre Labbé, qui jouit d’une longue expérience dans la gestion d’entreprise en Algérie, répond ainsi à un souci de redéploiement rapide du groupe et, surtout, celui de se refaire une virginité, car dans le domaine pharmaceutique, ce genre de scandales peut avoir un impact fatal sur l’activité du groupe », assure à Algeriepatriotique une source proche du dossier. Notre source a ajouté que ce changement a été opéré pour «faire oublier l’affaire des surfacturations».

«Vous savez, dans ce genre de situations, lorsqu’un responsable est condamné par la justice, le groupe n’a pas d’autre choix que de le changer afin de poursuivre son activité», a encore indiqué notre source. Autrement dit, ce changement était inévitable pour ce groupe qui veut développer ses activités en Algérie afin de consolider sa position de leader. «Le profil et l’expérience de Pierre Labbé le lui permettront certainement», pense notre source.

Sonia B.