A 36 ans, Nassim Akrour marque encore des buts. Ce qui fait de lui le recordman des buteurs de deux clubs, Istres et Grenoble. Ce dernier nous parle un peu de son équipe qui est en de déjouer tous les pronostics en Ligue 2 et qui affronte Boulogne ce samedi.
A l’agonie en début de saison, l’équipe d’Istres semble métamorphosée depuis dix matchs…
C’est vrai qu’avant le match contre Evian, fin octobre, c’était plutôt catastrophique. Partout, on disait qu’on manquait de caractère, mais ce n’était pas ça. On était juste dans le dur, c’est les aléas du football. A la limite, c’est tant mieux. Il valait mieux en passer par là au début, plutôt que maintenant.
En quoi ce match contre Evian est un tournant ?
On était conscients qu’on avait fait un super match, comme au Mans juste avant. Ce qu’on avait fait sur le terrain, c’était fort, on avait juste à chaque fois pris un but bête. Alors, on ne s’est pas affolés et on s’est dit que ça allait finir par payer, qu’il fallait rester soudés.
Résultat, vous êtes invaincus depuis, à trois points du podium. De quoi revoir les objectifs à la hausse ?
C’est toujours aléatoire, ça ne veut trop rien dire. Pour moi, on est plutôt à onze points du maintien. On ne peut pas faire autre chose. Il ne faut pas oublier les conditions dans lesquelles on évolue. Dans la région, il n’y en a que pour l’OM. C’est pas évident parce qu’il n’y a pas beaucoup de monde au stade. On a l’impression de jouer à huis clos. Mais cela a aussi ses avantages. Quand on était 19es, personne n’est venu s’inquiéter pour nous et on a pu revenir tranquillement. C’est avant tout un club familial.
Les jeunes pousses commencent même à éclore. Il y a notamment l’espoir Florient Lejeune qui est même annoncé au Real Madrid…
Je ne regarde pas trop les journaux mais oui, ça, c’est venu jusque dans le vestiaire. Mais ce que je vois, c’est qu’en début de saison, il brillait, il était appelé dans les sélections de jeunes en équipe de France et maintenant qu’on n’arrête pas de parler de lui, il n’y est plus. Est-ce qu’on en a trop fait ? Est-ce qu’on lui a mis trop de pression ? C’est possible. Il faut le laisser grandir. Et pour ça, on peut faire confiance à notre entraîneur. Avec lui, c’est simple : vu comme il fait confiance à son groupe, on est obligés sur le terrain de lui rendre la monnaie de sa pièce.
Tu as mis six buts cette saison. Ça fait de toi le meilleur buteur de l’histoire d’Istres. Comme à Grenoble. Tu en es fier ?
C’est pas mal ça, hein ? Bien sûr que j’en suis fier. Même si les buts, je ne les marque pas seul, il y a toujours eu quelqu’un pour me passer le ballon. Je savais que j’étais le recordman à Grenoble, mais je ne savais pas pour Istres. Ce n’était pas prévu que je revienne au club d’ailleurs. A la base, je devais signer à nouveau avec Grenoble, mais bon, ça n’a pas pu se faire.
Tu ne dois pas être insensible à la situation critique du GF38.
Ça me touche, comme beaucoup de gens. Moi peut-être plus que d’autres, c’est quand même le club où je suis resté le plus longtemps. Pour les jeunes du centre là-bas, comme pour les amoureux du club en ville, c’est dur. J’espère qu’ils vont sauver les meubles cette saison et se maintenir. Après, il sera temps de remettre tout à plat.
Et toi, tu seras encore là ?
J’en parlais encore aujourd’hui avec le staff. Quand on a les jambes et qu’on prend du plaisir, il ne faut pas se poser de questions.