La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, a souligné, lundi à Dakar, la nécessité pour les pays africains de « fonder un nouvel élan sur un nouveau socle de valeurs et d’actions » pour faire face aux enjeux que leur impose la mondialisation.
Dans une allocution prononcée à la 15ème Assemblée générale du Conseil pour le développement des sciences et de la recherche en Afrique (CODESRIA), Mme Benghabrit a cité certains phénomènes sociaux qui interpellent, aujourd’hui, les gouvernements africains avec acuité, notamment « les flux migratoires vers « l’eldorado » européen de milliers de jeunes africains au péril de leur vie (…) et l’invasion numérique dont certains contenus endoctrinent nombre de jeunes « déchantés », estimant que face à ces deux phénomènes auxquels l’Algérie, comme la plupart des pays africains, n’est pas totalement prémunie, « il convient de fonder un nouvel élan sur un nouveau socle de valeurs et d’actions ».
La ministre a appelé, à ce titre, les pays africains à « mettre (leur) patrimoine millénaire au sens le plus large du terme au cœur du changement et au cœur de l’insertion dans le monde », rappelant que les récentes découvertes archéologiques en Algérie (site Ain Bouchrit, localité Ain Lahnache dans la wilaya de Sétif à l’est d’Alger) « démontrent, une fois de plus, que l’Afrique est bien le berceau de l’humanité ».
Pour Mme Benghabrit, l’enjeu aujourd’hui pour les pays africains est de « trouver la réponse voire les réponses à une question précise et actuelle: comment remettre les sociétés africaines au cœur de la modernité, sans qu’elles y perdent leur âme? ».
Elle a estimé, à ce propos, que « c’est notamment grâce à l’école que cela peut s’accomplir », plaidant pour la valorisation de l’ »africanité » des Africains, et pour la nécessité de « les mettre en valeur chez eux ».
Affirmant que la capacité à changer est devenue une valeur déterminante pour la survie de toute société, la ministre a plaidé également pour la création de « nouveaux repères forts et fondamentaux dans la jeunesse et dans la société ».
« L’apprentissage de l’esprit critique, de l’éducation à l’innovation et de la créativité doit être au cœur du processus éducatif. Désormais, les progrès ne sont plus liés à la seule science et à la seule technicité mais, plutôt à l’usage, qu’on en a fait et a nos capacités organisationnelles », a-t-elle ajouté dans son allocution.