Mohamed Aïssaoui, un exemple de l’intégration sociale des handicapés par le sport

Mohamed Aïssaoui, un exemple de l’intégration sociale des handicapés par le sport

AIN DEFLA – Riche des expériences acquises lors de ses participations à plusieurs tournois paralympiques, Mohamed Aïssaoui s’emploie à contribuer à l’intégration sociale des personnes aux besoins spécifiques à Aïn Defla, par le biais de la pratique sportive.

Ce natif de la région de Tachta (50 km au nord-ouest de Aïn Defla), actuellement cadre à la direction locale de la jeunesse et des sports (DJS), effectue un véritable travail de « titan » à l’adresse des jeunes infirmes, les incitant à se surpasser et à lutter contre l’isolement par la pratique de l’activité sportive, témoignent des collègues de travail et des parents d’enfants.

Féru de sport depuis son plus jeune âge, cet homme de 39 ans, amputé du membre supérieur gauche depuis l’âge de 3 ans, a commencé à courir avec les valides à Aïn Defla, avant de rejoindre la section réservée aux personnes aux besoins spécifiques du Mouloudia d’Alger.

« A mes débuts, j’ai souffert le martyr car je courrais avec les valides et, grâce à ma persévérance, j’ai rejoint le prestigieux club du Mouloudia d’Alger où j’ai pris part à de nombreux championnat nationaux », se remémore-t-il.

Son inlassable activité lui permit de gravir les échelons jusqu’à atteindre, à 18 ans, le statut de vice-champion du monde à l’occasion du championnat du monde d’athlétisme disputé en 1998 à Birmingham (Angleterre).

Deux années plus tard, il fera parler de lui à la faveur de la tenue du championnat paralympique abrité par Sydney (2000) durant lequel il se classe 4ème dans les épreuves des 800 et 1500 m.

Son travail et son acharnement font leurs preuves. L’année 2004 n’en sera que plus belle avec, à la clé, une médaille de bronze remportée lors de la manifestation du même genre abritée, cette année là, par Sydney, la capitale australienne.

Rencontré à la fin de la première édition du championnat national du sport pour les personnes aux besoins spécifiques abritée par Aïn Defla du 13 au 15 mars courant, il a mis en exergue le rôle du sport dans la valorisation de l’image du handicapé aux yeux de la société et dans l’acquisition d’une certaine autonomie lui permettant de faire face aux difficultés quotidiennes.

Pour Aïssaoui, la pratique d’une activité motrice régulière de la part des personnes handicapées contribue, non seulement à l’amélioration de leur condition physique et, au-delà, de leur santé, mais permet, surtout, de valoriser l’image que leur entourage et ces personnes ont d’elles-mêmes.

« Outre le fait qu’elle lui permet d’accepter plus facilement son handicap, la rencontre, au cours de manifestations sportives, de personnes atteintes de la même infirmité que lui, confère à la personne handicapée, une identité sociale basée sur son appartenance à la famille sportive », a-t-il indiqué.

Observant que la pratique sportive constitue une occasion pour « partager des émotions et enrichir des expériences d’intégration et de lutte contre l’isolement social « , il a mis en exergue la nécessité de faciliter la pratique sportive aux handicapés.

« La pratique du sport contribue aux changements de regards et de relations entre le +monde du handicap+ et le +monde valide+ », a-t-il observé.

Il a, dans ce contexte, estimé que les champions de haut niveau versés dans les disciplines sportives les plus médiatisées ont un rôle important dans l’action visant à faire avancer les débats s’agissant de la nécessité de permettre une meilleure intégration des handicapés au sein de la société à travers la pratique sportive.

Selon lui, une campagne de promotion de la pratique sportive pour les personnes handicapées à travers les réseaux sociaux serait d’un apport « indéniable ».

Se félicitant qu’une ligue dédiée aux sports pour handicapés ait récemment vu le jour à Aïn Defla, il s’est dit « convaincu » que cette structure contribuera à booster le sport au sein de cette frange de la société.

Louant la « compétence, la probité et le dévouement » de Aïssaoui, son collègue Mohamed Larribi a mis l’accent sur le travail qu’il accompli à l’adresse des jeunes auxquels il inculque le « goût du travail et du sacrifice ».

« Le travail accompli par Mohamed Aïssaoui est assurément remarquable dans la mesure où il a encadré plusieurs jeunes (valides et infirmes) athlète de la wilaya au cours de nombreuses manifestations nationales et internationales », s’est-il réjoui.