L’Algérie a su réaliser d’importants succès dans la déradicalisation et conforter sa démocratie en tant qu’antidote au discours radical.
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a révélé hier à Abuja, la recette qui a permis à l’Algérie de faire la paix après avoir sombré dans le gouffre du terrorisme et de la violence extrêmes. Messahel a également livré la vision de l’Algérie sur les questions de paix et de sécurité et marqué sa disponibilité à partager son expérience en matière de lutte antiterroriste, de déradicalisation et de Réconciliation nationale. Intervenant aux travaux de la 16ème réunion ministérielle Afrique-Pays nordiques, Abdelkader Messahel a exposé le point de vue de l’Algérie quant aux problèmes de paix et de sécurité que connaît le continent africain.
Dans son intervention, il a mis en exergue l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, rappelant que l’Algérie «qui a longtemps souffert de ces fléaux, a su, grâce à une stratégie incluant tous les acteurs nationaux et sous l’impulsion du président de la République, réaliser d’importants succès dans la déradicalisation et conforter sa démocratie en tant qu’antidote au discours radical qui produit et nourrit l’extrémisme violent, comme elle a fait également de la Réconciliation nationale l’un des piliers majeurs de sa politique de sortie de crise et de consolidation institutionnelle vecteur essentiel à même d’assurer, dans une Algérie apaisée, les conditions optimales du développement et de la paix sociale».
Le ministre des Affaires étrangères, a mis également en exergue les avancées réalisées par l’Algérie en matière de promotion des droits de l’homme et de l’égalité du genre. «L’Algérie qui a placé la dignité de l’homme au coeur de son combat libérateur, ne peut rester insensible aux aspirations légitimes de ses citoyens», a-t-il souligné relevant, à cet égard, que «des efforts louables ont été déployés pour permettre à la femme d’assumer dignement le rôle qui est le sien dans la société». Le ministre a souligné, également, que «les réformes politiques et institutionnelles initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, depuis 2011, ont largement consolidé de tels efforts en leur donnant un contenu concret à la mesure des aspirations de la femme algérienne».
Il a fait remarquer, à ce propos, que la Constitution de 2016 «souligne avec force l’attachement de l’Etat à la promotion de la parité entre les hommes et les femmes sur le marché de l’emploi et à l’accès des femmes aux responsabilités dans les institutions et administrations publiques». Le ministre a cité également la loi organique 12-03, adoptée en 2012, qui fixe les modalités de représentation des femmes dans les Assemblées élues, rappelant que ce texte a permis «une entrée en force des femmes dans les Assemblées élues, et en particulier à l’Assemblée populaire nationale, au sein de laquelle la femme occupe actuellement 126 sièges».
Cette représentation, a-t-il rappelé, «était encore plus élevée dans la précédente législature, avec 146 femmes députées sur les 462 que comprend la chambre basse du Parlement, avec un taux dépassant 31% alors que ce même taux n’était que de 8% en 2007». En ce qui concerne l’Afrique, Abdelkader Messahel a souligné que «l’Afrique continue, malgré ces acquis importants, à faire face à des défis sécuritaires qui entravent son émergence et compromettent ses projets ambitieux de développement».
A ce titre, il a rappelé «la situation sécuritaire fragile qui prévaut dans la zone sahélo-saharienne et ses implications graves sur la stabilité de toute la région, notamment les crises que connaissent le Mali et la Libye, ainsi que l’impasse marquant le processus au Sahara occidental», de même, qu’il a mis un accent particulier sur la menace persistante du terrorisme qui sévit dans cette région avec des risques d’extension au reste du continent et une corrélation avérée avec le crime transfrontalier organisé, notamment le trafic de drogues, d’armes et de personnes. «Ces menaces sont à l’origine d’un déplacement interne des populations, voire des flux migratoires massifs vers les pays voisins et vers l’Europe, donnant lieu à des crises et drames humanitaires auxquels le monde a assisté en 2015 et en 2016 en Méditerrané», a ajouté le ministre.