Alors que les partis politiques sont à pied d’œuvre pour entamer leur campagne électorale et les préparatifs des législatives semblent aller bon train, les questions du pouvoir d’achat et de la flambée des prix, qui mettent à rude épreuve les porte-monnaie des citoyens, ne paraissent pas intéresser la scène politique. Ce rendez-vous électoral importe peu, aux yeux de ceux qui ont la tête ailleurs. Ceux qui calculent leur salaire au dinar près dans de vaines tentatives de joindre les deux bouts. Pour ce mois de mars, précédé par un mois d’intempéries, les fruits et légumes ont maintenu la tendance de la hausse tandis que la pomme de terre, ou «le légume des pauvres», a connu une flambée notable, enregistrant une hausse de 50%. En peu de temps, cette envolée de la pomme terre a trouvé plus d’un justificatif, dont notamment celui des conséquences des intempéries sur sa production. Les agriculteurs ont par ailleurs souligné que les intempéries n’ont pas affecté seulement les champs de pomme de terre mais la productivité agricole en général. Néanmoins, les règles du marché sont connues pour valider tous les arguments et justifier les hausses. La hausse du prix de la pomme de terre aurait été justifié si les stocks de sécurité avaient été consommés bien avant. Ne peut-on pas voir dans l’importation de ce produit pour compléter la production nationale une mesure pour contrôler les prix et mettre fin à la hausse ? Quoi qu’il en soit et après avoir connu une hausse sans précédent, atteignant les 100 et 110 dinars le kilo, la pomme de terre connaît depuis quelques jours une baisse des prix. Elle est vendue entre 60 et 80 DA. Dans une déclaration à la presse, le ministre de l’Agriculture a annoncé un retour à la normale d’ici deux à trois semaines. Rassurant, Benaïssa a affirmé que la pomme de terre «devrait revenir à son niveau habituel à la faveur notamment de la reprise de la récolte bloquée pendant des semaines par les intempéries». Comme la pomme de terre, la tomate fraîche connaît elle aussi une hausse de 40 à 50%. Elle est passée de 40 et 50 DA à 100 DA dans plusieurs marchés du Centre et de l’Est. Variant d’un marché à un autre et selon la qualité, d’autres légumes oscillent entre stabilité, légère baisse ou hausse. La courgette est proposée à 120 DA, la carotte et la laitue ont enregistré une baisse, passant de 90 et 100 DA à 50 et 60 DA. Les fèves et les artichauts sont à 60 DA le kilo… tandis que les agrumes varient de 40 à 120 DA.
Yasmine A.