Meeting du PST à Béjaia,le patron de Cevital à l’index

Meeting du PST à Béjaia,le patron de Cevital à l’index

Issaâd Rebrab, le P-DG du groupe Cevital

Tout en exigeant la réintégration des travailleurs licenciés, le PST interpelle les pouvoirs publics sur les dépassements et la transgression de la loi du travail par le patron de Cevital.

Le Parti socialiste des travailleurs aura fait de sa sortie électorale dans la capitale des Hammadites, de la cause des grévistes de la feim, celle de son parti. «On ne peut commencer notre campagne électorale dans ses différentes étapes dans la wilaya de Béjaïa notamment, sans faire une halte de soutien aux grévistes de la faim de Cevital. Une affaire qui interpelle toutes les parties à différents niveaux», déclare d’emblée le porte-parole du PST, Mahmoud Rachidi, récemment désigné à la tête de ce vieux parti. En effet, dès son arrivée dans la capitale des Hammadites, il s’est rendu au chevet des grévistes de la faim qui entament aujourd’hui leur treizième jour consecutif. «Vous êtes et vous serez désormais les précurseurs de la question syndicale dans le secteur privé en Algérie… Résistez car seule la lutte paie», a-t-il déclaré aux grévistes avec beaucoup d’émotion mais aussi de colère. Dans son discours politique lors de son meeting tenu vendredi dernier au Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa, le candidat tête de liste du PST, Mohand Sadek Akrour, actuel maire de Barbacha et non moins militant engagé du MCB, des droits de l’homme, syndicaliste et enseignant universitaire en économie, s’est déclaré consterné et révolté par ce qu’endurent les grévistes de la faim dont le seul tort est d’avoir revendiqué le droit d’avoir des droits. «Rebrab incarne aujourd’hui en Algérie la thèse même du capitalisme sauvage qui tire profit de l’exploitation des ouvriers. Non à l’esclavagisme des temps modernes!» a-t-il martelé dans sa prise de parole avant que le porte-parole de son parti l’accable davantage.

«Voilà un patron algérien qui a bâti sa richesse grâce à l’argent des contribuables (prêt bancaire de 40 millions de dollars) pour mater à ciel ouvert ses propres ouvriers, la force de travail productrice de ses richesses… J’appelle solennellement toutes les forces actives de la société, les syndicats d’autres secteurs, les travailleurs, les chômeurs et acteurs de la société civile à un véritable élan de solidarité.»

En outre, dans son discours politique, le secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (PST), Mahmoud Rachidi, qui a rappelé que sa participation au scrutin «n’est qu’un moyen supplémentaire pour faire entendre la voix du parti» a appelé, par ailleurs, à la mise en marche d’un rassemblement de gauche capable de provoquer la rupture avec le système en place, de mener dans la foulée au véritable changement.

«Au nom du parti, je lance solennellement un appel aux partisans du projet socialiste, aux militants de gauche, individuellement ou collectivement, pour débattre et participer conjointement à l’élaboration de la plate-forme alternative de gauche.» Se déclarant opposé à la politique libérale de l’Etat, il a revendiqué, au nom de son parti, un plan de nationalisation des grandes entreprises, dont les complexes d’El Hadjar, Asmidal et les mines d’El Ouenza entre autres, tout en exigeant, en revanche, l’arrêt des privatisations et la reprise de centaines d’entreprises, dont la laiterie de Draâ Ben Khedda. Il réclame, par ailleurs, l’annulation de l’Accord d’association avec l’UE et le projet d’adhésion à l’OMC et la Zone arabe de libre-échange (Zale).

Comme il a aussi plaidé, dans un autre chapitre de son programme, pour le développement d’un secteur agricole et industriel productif.