Avez-vous conscience d’avoir remporté une victoire historique ce soir (entretien réalisé après le match) ?
On est très contents et très fiers, car tous les Algériens attendaient ça depuis 32 ans et on rejoint enfin la génération de nos aînés. Ce qu’il faut retenir aujourd’hui, c’est qu’on n’a pas cherché à avoir une réaction par rapport au match contre la Belgique parce qu’on a joué le match face aux Belges comme on avait décidé de le faire et ce soir, on a joué ce match comme on voulait le jouer. Ce qui est important au -delà des quatre buts, c’est qu’on se donne le droit de jouer une finale jeudi contre la Russie et qu’on est encore en vie. Il y a une qualification historique que tout le monde attend qui est possible.
Un match où le destin sera entre vos mains contrairement à 2010…
C’est pour cette raison que j’ai envie de dire que nous n’avons encore rien fait et que le plus dur est à venir. Aujourd’hui, on mesure la chance qu’on a pu avoir, mais surtout le travail effectué pour en arriver là, parce que avoir la possibilité d’offrir une qualification aux huitièmes de finale à nous joueurs, à nos familles et à tout le peuple algérien, c’est tout simplement quelque chose d’énorme. On va avoir besoin de vous tous, vous journalistes, les supporters et tout le peuple. On a reçu beaucoup de messages d’affection, mais aussi quelques critiques par rapport à notre premier match face à la Belgique. C’est de bonne guerre, mais aujourd’hui il faudra qu’on se serre, tous comme on est, les coudes, car face à la Russie il n’y aura pas 11 ou 23 joueurs mais 40 millions d’Algériens.
Vous avez enfin montré le vrai visage de cette équipe nationale, non ?On a joué avec nos qualités. On est allés de l’avant, on s’est créé des occasions sans oublier d’avoir une bonne assise défensive. S’il y a un point négatif à ressortir, c’est qu’on prend le premier but trop tôt en seconde période, ce qui a donné aux Sud-Coréens de l’espoir. Heureusement notre quatrième but est arrivé au bon moment. Beaucoup se sont affolés après notre premier match, mais pas nous. Aujourd’hui, on a marqué des buts, mais peut-être parce que le match s’y prêtait un peu plus.
Un nul devrait vous suffire pour vous qualifier aux 1/8 de finale, est-ce une chance ? Aujourd’hui, on a juste gagné un match en Coupe du monde, mais nous on veut autre chose. C’est un danger de se dire qu’il nous faut qu’un nul pour se qualifier. Il va falloir être intelligent, mais on se repose sur notre staff pour nous donner les clés pour gagner ce match.
Vous avez été auteur d’une passe décisive lors du premier but, votre commentaire là-dessus…
La passe, c’est quelque chose de travaillée à l’entraînement, çà c’est la patte du coach. C’est simple, c’est une passe en avant, une passe en arrière et une autre en profondeur. On répète cela depuis trois ans, et je peux vous dire que parfois c’est même embêtant de travailler les mêmes exercices, mais quand on voit le résultat aujourd’hui, c’est très plaisant.
Vous êtes le joueur qui a participé à tous les matches de l’équipe nationale au cours de ces 2 dernières années, impressionnant quand même…
Avant tout, je suis très fier de faire partie de cette équipe et de jouer une Coupe du monde qui en plus a lieu au Brésil, mais je serai encore plus fier si jeudi on se qualifie pour le deuxième tour de ce Mondial.
Aujourd’hui, vous avez évolué dans votre vrai poste au milieu de terrain, comment vous êtes-vous senti ?
Bizarrement à ce qui a été dit lors du match face à la Belgique, je n’ai pas joué sentinelle, mais demi défensif avec Nabil Bentaleb avec des consignes strictement défensives. Aujourd’hui, nous nous sommes un peu plus lâchés mais il y a toujours un équilibre à garder, et ça c’est mon rôle de garder l’équilibre entre la défense et l’attaque, et si ce sont les autres joueurs qui brillent de par leurs actions offensives, ça me va très bien.
Vous avez marqué 4 buts, mais il y a quand même quelques lacunes derrières, on ne peut pas se le cacher…
Comme je l’ai déjà dit, ce qu’il faudrait noter c’est qu’on a pris un but tôt mais en 2e période, mais on a su réagir et mettre le quatrième but. Maintenant pour ce qui est des erreurs, là à chaud je ne peux pas faire une bonne analyse du fait que je n’ai pas encore revu les actions.
Que s’est il passé justement lors des 10 première minutes de la seconde période, c’était la panique totale…
En fait, ils avaient la maîtrise du ballon les cinq premières minutes, on a pris le but, ça ne nous a pas mis en confiance, mais l’essentiel c’est qu’on ait su réagir.
A. H. A.
