Au moment où la tension monte d’un cran au niveau des frontières ouest et est du pays, le chef de la diplomatie algérienne rassure : «L’Algérie fera face à ses responsabilités pour protéger ses frontières».
La situation sécuritaire demeure toujours inquiétante au niveau des frontières. L’Algérie, ceinturé par un large front de terrorisme, fait face depuis plusieurs mois à des tentatives d’infiltration de groupes armés. Mais la vigilance des forces de l’ANP n’a pas permis à ces groupes d’aller loin dans leur sale besogne.
Le chef de la diplomatie algérienne s’est rendu avant-hier sur les plateaux de Canal Algérie pour rassurer les Algériens.
«L’Algérie fera face à ses responsabilités pour protéger ses frontières», a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. «Il faut être vigilants et nous faisons face à nos responsabilités pour protéger notre pays tout en coopérant dans ce cadre avec les pays du voisinage », a souligné Medelci qui était l’invité du journal télévisé de Canal Algérie.
«Nous travaillons avec les Libyens, les Maliens, les Tunisiens, les Nigériens et les Mauritaniens, mais aussi avec les pays du champ et du Sahel», a-t-il dit, soutenant qu’il s’agit d’intégrer cet espace à sécuriser dans un environnement beaucoup plus large, englobant l’ensemble des pays sahélo-sahéliens.
Pour M. Medelci, l’objectif de l’Algérie pour les pays du champ et les pays de l’espace sahelien consiste à travailler sur le renseignement et soutenir chacun des pays, dans les dispositions qu’il prend, pour assurer ses propres frontières.
En ce sens, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, accorde une «grande importance» à cette question et reçoit à chaque fois le chef d’étatmajor de l’Armée populaire nationale pour faire le point régulièrement sur ces questions.
Dans le même sillage, Medelci a considéré que le concept du «terroriste djihadiste» a changé dans la mesure où les pays font face désormais à un «nouveau terrorisme», a-t-il dit. Il a estimé en outre que les pays du voisinage, du champ et de la région du Sahel y feront face sans la volonté d’exclure qui que ce soit.
«Ce qui doit nous réunir, c’est la raison, l’intelligence commune et la volonté de donner une réponse aux attentes des populations (de la région)», a ajouté le ministre, soulignant qu’ensemble nous serons en mesure de neutraliser le terrorisme, pas par des moyens armés uniquement mais aussi par des moyens de compréhension et pédagogiques, c’est-à-dire la défense par nousmêmes et du peuple contre le terrorisme.
Rappelant que l’Algérie a pour vocation de mettre ses services chargés de la sécurité en synergie et en intelligence commune avec les autres pays, dans le respect de ses principes, il a relevé qu’il y a des dispositions «opérationnelles» avec les pays voisins qui sont en train de gagner en intensité et en efficacité.
«Nous ne pouvons pas dire que nous avons atteint l’optimum, mais nous devons encore travailler pour faire en sorte que la violence terroriste recule», a-t-il soutenu, estimant qu’«aucun pays n’est à l’abri du terrorisme, lequel est aujourd’hui associé insidieusement au crime organisé et au trafic des êtres humains et de drogue».
Selon plusieurs sources, l’armée algérienne a mobilisé ces derniers jours plus de 20 000 hommes issus de ses forces spéciales et des unités d’élite pour mener à bien des opérations de ratissage qui devraient prendre fin avant le début de l’année 2014.
Cette décision intervient à l’issue de la rencontre qui s’est déroulée mardi dernier entre le chef de l’État et le chef d’état-major de l’Armée, le général Ahmed Gaïd Salah, suite à laquelle le président Bouteflika a approuvé les plans militaires visant à faire face à de fréquentes incursions de groupes armés à travers la frontière algérienne avec la Tunisie et la Libye.
Avec une telle décision, l’armée est prête à mener des opérations de grande envergure dans différentes parties de l’Algérie, y compris des opérations de ratissage et de recherche le long de la frontière longue de 965 km avec la Tunisie, et de 1 000 km avec la Libye.
La frontière avec le Mali, à l’extrême Sud de l’Algérie, et les fiefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) basés à l’est d’Alger, sont également concernés par ces opérations.
M. A. M.