Le Collectif autonome des médecins résidents algériens compte reconduire son mouvement de protestation la semaine prochaine. Trois jours de débrayage sont retenus du 21 au 23 mars 2011, a appris DNA, après Dr Mohamed Sahnoun, l’un des délégués du collectif.
« Nous avons décidé d’organiser trois jours de grève la semaine prochaine car nous n’avons reçu aucune réponse des deux ministères », argue-t-il.
A Alger, les médecins résidents devraient déposer un préavis de grève jeudi auprès des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieure. « Les autres wilayas suivront », insiste notre interlocuteur.
En optant pou la reconduction de leur action de protestation, les médecins résidents espèrent fléchir la position des autorités concernées.
Le renouvellement de la grève des blouses blanches intervient après deux jours de débrayage, largement suivis. « Aujourd’hui, la mobilisation est encore meilleur qu’hier. Au CHU d’Alger, le taux de suivi dépasse 97 %. Dans les autres régions, l’appel a eu un écho favorable auprès des grévistes », souligne M. Sahnoun.
Un service minimum est cependant assuré pour les urgences et les gardes médicales dans les différents centres et établissements hospitalo-universitaires.
En dépit d’une large adhésion des médecins au mouvement de protestation, les deux ministères de tutelle ne veulent rien céder, dénonce notre interlocuteur.
Mardi 16 mars, Djamel Ould Abbas, ministre de la Santé, avait déclaré que les revendications des médecins grévistes ne peuvent être satisfaites et d’autres ne relèvent pas de son département.
Le service civil, selon lui, est impossible à supprimer d’autant plus qu’il est l’unique moyen d’assurer la prise en charge des malades dans les zones reculées. Seules concessions : le paiement des primes de garde et de contagion.
Contacté, M. Amine Benhabib, membre du collectif autonome des médecins résidents, récuse les déclarations du ministre. « Ce n’est un secret pour personne, nous dépendons du ministère de la santé », affirme-t-il. « Excepté le volet pédagogique, nous sommes rattachés au ministère de la Santé. C’est ce ministère qui nous paye, non pas un autre ! », soutient pour sa part M. Sahnoun.
Estimant que le service civil a prouvé « son échec », M. Benhabib indique que les médecins résidents sont prêts à aller officier dans les régions reculés à condition de mettre à leur disposition les conditions de travail nécessaires.
Début mars, les médecins résidents, à l’appel du leur collectif nouvellement crée, ont organisé plusieurs rassemblements de protestations à travers le territoire national.
Devant le mutisme des deux ministères de tutelle, le collectif a donc décidé vendredi 11 mars d’aller vers un mouvement de débrayage de deux jours.
Les blouses blanches réclament l’abrogation du service civil obligatoire auquel ils sont soumis durant une période allant de 1 à 4 ans, la mise en place d’un plan de carrière, l’ouverture de postes budgétaires et l’augmentation de leurs salaires.
Ils exigent également la révision du l’actuel statut qui devrait leur assurer un droit syndical, des congés de maternités pour les résidentes et des primes de contagion et de risque.
Le salaire de médecins résidents, 8000 sur le territoire nation, ne dépasse pas 32 000 dinars (320 euros) alors que le Smic est de 15 000 dinars (150 euros).