L’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (ICSO) à Béjaïa a réussi, aujourd’hui, son pari. Près d’un millier de personnes (500 selon la police) ont répondu à son appel, lancé conjointement par le RCD, le MSP, Jil Djadid et l’UDS de Karim Tabou non encore agréé. Un seul mot d’ordre a été retenu par les organisateurs : «non à l’exploitation du gaz de schiste».
Les manifestants dont on a reconnu des militants politiques et associatifs appartenant à d’autres courants politiques ont entamé leur marche depuis la Maison de la culture jusqu’au siège de la wilaya.
Au cours de cet itinéraire de près de deux kilomètres, les marcheurs, qui affichent ainsi leur solidarité agissante avec la population d’In-Salah, n’ont pas cessé de scander haut et fort des slogans contre le pouvoir et l’exploitation du gaz de schiste.
Devant le siège de la wilaya, les animateurs locaux de l’Instance de concertation et de suivi (ICS) de l’opposition se sont succédé aux micros pour dire leur refus de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste d’autant que le pouvoir politique n’est intéressé, selon eux, que « par la rente, qui lui permet d’acheter la paix sociale et de satisfaire une clientèle de plus en plus féroce, voire insatiable ».
Le représentant de l’UDS, M. Zaïdi, a fait lecture de la déclaration, rédigée par les membres de la coalition. On a indiqué notamment que «le pays s’enfonce de jour en jour dans une crise multidimensionnelle, les tenants du pouvoir en sont responsables (…) mais parce qu’ils ont flairé la fin de la partie les décideurs, tels Néron brûlant Rome, ont engagé un processus de dilapidation et de bradage de toutes les richesses du pays au grand dam des citoyens ».
Et d’ajouter que «le pouvoir a décidé de se lancer dans la folle aventure d’exploiter le gaz de schiste alors qu’il est convenu de tous que cette exploitation ne s’inscrit nullement dans une approche économique mais seulement dans le souci de pérenniser le système.»
Aussi, l’ICSO a appelé dans sa déclaration les citoyens «à barrer la route à tous les charognards, rodant encore dans le pays et à se mobiliser pour dire non à l’exploitation du gaz de schiste, mais aussi, pour exprimer cette volonté inébranlable de préserver un principe chèrement acquis à savoir la souveraineté nationale dans sa conception la plus large.»
Salim Aït-Sadi