Partenariat et coopération plus accrus dans la lutte contre le terrorisme et son financement. Sécurité et développement dans la région du Sahel, les deux problématiques ont été débattus dans la capitale américaine avec, cependant, un regard plus poussé vers le financement du terrorisme qui rejoint les positions exprimées à ce sujet par l’Algérie.
L’Onu est convoquée pour «criminaliser» le versement de rançon. La lutte contre le financement du terrorisme a été l’un des axes de travail d’une réunion, USA/UE qui s’est tenue lundi à Washington. Le sommet qui a regroupé le président américain Barack Obama et les dirigeants de l’Union européenne était consacré essentiellement à plusieurs dossiers dont la coopération entre les Etats-Unis et l’UE dans la lutte contre la crise financière actuelle, la question de sécurité et la coordination du soutien aux réformes dans le monde arabe.
Outre le président Obama, ont pris part à ce sommet à la Maison-Blanche, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, en présence de la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, et le conseiller à la sécurité nationale d’Obama, Tom Donilon. A la lumière des derniers développements survenus dans la région du Maghreb, la crise libyenne et ses effets sur la stabilité de la région, notamment le Sahel où il a été enregistré de nombreux rapts de ressortissants occidentaux et sans doute une demande de versement de rançon pour leur libération, les Américains et les Européens se sont accordés à souligner leur détermination à lutter contre le financement du terrorisme tout en relevant l’importance de la coopération en matière de sécurité et de développement dans la région du Sahel.
Dans ce contexte, les deux parties «encouragent la poursuite des efforts pour étendre leur partenariat sur la coopération contre le terrorisme, tant au niveau bilatéral et multilatéral, notamment à travers l’Onu», a indiqué le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, à l’issue de ce sommet. Les deux puissances transatlantiques ont salué la mise en place du Forum global de lutte antiterroriste (GCTF) lancé en septembre dernier à New York par les 30 pays fondateurs dont l’Algérie et ont, également, tenu à saluer leur «coopération pour lutter contre le financement du terrorisme», a encore indiqué la présidence américaine.
Les deux partenaires sont convaincus que sans développement économique et social il n’y a point de paix. Dans ce sens, le président Obama et les dirigeants européens ont assuré qu’ils continueraient à ’’travailler étroitement pour renforcer les partenariats entre tous les acteurs du développement, accélérer les progrès vers les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et relever les défis rencontrés par les pays pauvres’’, et ont réaffirmé leur engagement à assurer une plus grande efficacité à cette aide en tant que principaux pourvoyeurs.
Dans ce sillage, a précisé la Maison-Blanche, les Etats-Unis et l’UE «ont convenu de l’importance d’une coopération étroite sur la sécurité et le développement dans le Sahel, la Corne de l’Afrique et en Afghanistan».
A propos de la conjoncture politique prévalant dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ils ont considéré que les événements en Egypte, en Tunisie et en Libye offrent «une occasion historique pour une réforme démocratique réussie dans le monde arabe, y compris le développement économique et social, et l’intégration régionale», réitérant leur appel au gouvernement syrien «à mettre fin immédiatement à la violence, à permettre l’accès aux observateurs des droits de l’homme et aux journalistes internationaux, et à assurer une transition pacifique et démocratique».
En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, leur position reste inchangée. Ils rappellent à leur bon vouloir le groupe de la Quartette. Cette entité s’est réveillée en même temps que les révolutions arabes pour appeler en septembre dernier les Palestiniens et Israéliens pour «des négociations directes entre Israël et les Palestiniens». L’autre question qui préoccupe les Américains e les Européens : l’Iran et la possible dimension militaire de son programme nucléaire.
Les deux puissances ont indiqué qu’ils partageaient «une profonde inquiétude» à ce sujet et ont insisté sur leur «détermination à faire en sorte que l’Iran se conforme à ses obligations dont celles relatives aux résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu, et coopérer pleinement avec l’AIEA pour répondre aux sérieuses préoccupations de la communauté internationale sur la nature de son programme nucléaire», réaffirmant, cependant, leur volonté «à œuvrer pour une solution diplomatique» mais, également, «à envisager des mesures supplémentaires pour faire échec aux manquements continus de l’Iran à respecter ses obligations internationales»
Sadek Belhocine