Louisa Hanoune à propos de la présidentielle, « Ne donnons pas l’occasion aux ONG »

Louisa Hanoune à propos de la présidentielle, « Ne donnons pas l’occasion aux ONG »

«Jusqu’ici personne ne connaît la position ou l’intention de Bouteflika par rapport à la présidentielle.»

Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, a reçu, hier, la secrétaire générale du PT au siège du FLN à Hydra. A la sortie de son entretien en tête à tête avec Saâdani, Louisa Hanoune qui n’a de cesse de revendiquer la rupture d’avec l’ère des pratiques du parti unique, a affirmé qu’ «elle a eu avec son homologue une discussion fraternelle, libre, sans contrainte au cours de laquelle un débat, qui reste ouvert, a été lancé sur diverses questions dont entre autres la souveraineté nationale, la présidentielle, la révision de la Constitution, sur lesquelles chaque partie réserve bien entendu sa propre position et son opinion».

«La question liée à la présidentielle a été évoquée du point de vue des principes relatifs à la liberté de candidature et la mise en place de conditions adéquates liées à la transparence, la confrontation des idées et des programmes et l’assainissement de la pratique politique à même de permettre aux citoyens de choisir librement leur président», a-t-elle indiqué. La première responsable du PT, souhaite aussi, «la recomposition du champ politique et arriver à un stade ou un niveau où les élections reflètent clairement la volonté du peuple». Mme Hanoune a indiqué que le débat ouvert, hier, s’est porté sur la nécessité de dégager des instruments à même d’assurer un scrutin présidentiel libre et démocratique qui permette au peuple algérien de décider de son sort. Dans ce contexte, Louisa Hanoune qui fait allusion à la loi sur les partis politiques, dira qu’«il y a des lois adoptées dans des conditions données qui méritent d’être révisées». Or appuie-t-elle, «pour l’heure, les conditions pour tenir une élection libre et transparente ne sont pas tout à fait encore réunies». Sur sa même lancée, elle ajoutera: «Nous sommes un jeune Etat et nous aspirons à améliorer la nature des institutions par rapport à la question de la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice. Nous voulons que les conditions soient réunies pour qu’elles ne soient pas contestées et contestables».

Sans cela, explique-t-elle, le scrutin sera à «un prétexte inespéré qui permettra à une puissance étrangère ou à des ONG et tous ceux qui cherchent à interférer et s’immiscer dans nos affaires internes». Sur un autre plan, elle a indiqué que «l’élection présidentielle se déroulera dans les délais réglementaires». La secrétaire générale du PT, tient son affirmation du fait que le président de la République a donné instruction, à l’occasion du dernier Conseil des ministres, à ce que soient réunies les conditions lors de prochaine échéance électorale. Tout en niant qu’il y aura un report de cette échéance, elle fait savoir que tout le reste, ce qui a été dit et rapporté à ce sujet ne sont que «supputations». Pour nous, assure-t-elle «lélection aura lieu en avril 2014». Saâdani qui a refusé, hier, de sortir du cadre de la rencontre pour ne pas s’exprimer sur les questions brûlantes de l’heure, réitère que «Bouteflika se présentera au nom du FLN». Toutefois la pasionaria du PT qui semble ne pas partager cette affirmation, fait savoir que «jusqu’ici personne ne connaît la position ou l’intention de Bouteflika par rapport à la présidentielle».

A la question relative à sa présentation ou non à l’investiture suprême, Mme Hanoune qui a participé à toutes les élections précédentes, répond que le congrès du PT qui va se tenir dans quelques jours tranchera sur sa participation à ce scrutin. Concernant la crise diplomatique entre les deux pays voisins, l’Algérie et le Maroc, les deux leaders du PT et du FLN, condamnent l’attaque contre le consulat algérien et l’arrachage du drapeau avant d’appeler au calme le Maroc puisque l’ascension dangereuse ayant marqué les relations entre les deux pays, ne sert pas la construction du Maghreb, ni les intérêts des deux pays.