Onze mois après leur démonstration de force, les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba menacent de réinvestir de nouveau le terrain de la contestation sociale. Hier, ils étaient des dizaines à répondre à l’appel lancé par leurs responsables syndicaux pour l’observation d’un sit-in devant le siège de la Centrale syndicale. Leurs revendications : dénoncer l’attitude affichée par les entreprises implantées sur le site à l’égard des revendications des travailleurs.
La zone industrielle de Rouiba est en pleine ébullition. La menace d’une énième démonstration de force n’est pas écartée dans les prochains jours, a-t-on appris de source syndicale sûre. A l’origine de cette nouvelle colère des syndicalistes représentant les 20 000 travailleurs, on peut citer notamment «le refus des employeurs de mettre en application les accords conclus avec le partenaire social». Face à cette situation qualifiée de «blocage» et de «l’impossibilité des structures syndicales de base et de wilaya de donner suite aux problèmes soulevés par les syndicalistes », ces derniers ont de nouveau intervenu auprès du secrétaire général de l’UGTA.
Ainsi, une réunion a eu lieu hier entre une délégation des syndicalistes de base et le secrétaire général de la Centrale syndicale. A ce dernier, il est demandé d’intervenir auprès des parties concernées et de peser de tout son poids «afin de trouver des solutions aux problèmes soulevés et par voie de conséquence, éviter le bras de fer voire l’explosion sociale». Face à cette situation, les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba comptent mobiliser leurs troupes dans une perspective d’une prochaine démonstration de force. A ce titre, on apprend qu’une réunion des cadres syndicaux et autres secrétaires généraux des syndicats d’entreprises pourrait se tenir aujourd’hui au siège de la Centrale syndicale. «Face à cette attitude, les travailleurs et leurs représentants syndicaux sont déterminés à aller au bout de leurs revendications pour faire valoir leurs droits », a soutenu un cadre syndical de la SNVI.
Sinon comment expliquer que les dirigeants de ces entreprises choisissent le statu quo au détriment de l’ouverture d’un véritable dialogue avec les représentants des travailleurs. «Non seulement c’est du mépris, voire une insulte envers tous les travailleurs et les cadres syndicaux ici présents, mais c’est une forme d’incitation à sortir dans la rue», a-t-on souligné. Pour rappel, la colère des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba, a été marquée par des affrontements qui ont opposé travailleurs à des policiers anti-émeutes. La grève, partie de la Société des véhicules industriels (SNVI), avait touché d’autres zones de Rouiba.
Les syndicalistes rencontrés hier au siège de la Centrale syndicale se demandent si les gestionnaires se soucient de la stabilité et de la paix sociales. «Au contraire, ils nous provoquent», dit-on. Avant d’ajouter que «les syndicalistes ont fait beaucoup de concessions jusqu’ici pour calmer les esprits mais nous ne pouvons rester les bras croisés devant ces agressions répétées contre les travailleurs».
A. B.