Les syndicats de l’éducation sourds aux appels Benghebrit , L’entêtement suicidaire

Les syndicats de l’éducation sourds aux appels Benghebrit , L’entêtement suicidaire

La ministre de l’Education nationale

La guerre entre le ministère et les syndicats ne cesse de prendre de l’ampleur. Un point de non-retour pour les deux parties. Le ministère menace de sanctionner et les syndicats menacent de paralyser les établissements scolaires.



Demain les écoles fermeront encore une fois leurs portes. Les troubles au sein du secteur de l’éducation persistent. Le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) appelle à une grève d’une journée au niveau national.

La guerre entre le ministère et les syndicats ne cesse de prendre de l’ampleur. Un point de non-retour pour les deux parties. Le ministère menace de sanctionner et les syndicats menacent de paralyser les établissements scolaires. En effet, la Coordination des syndicats de l’éducation (CSE) menace de poursuivre le mouvement de protestation, en annonçant une autre grève le 19 février. Dans le même sillage, la CSE se réunira le 19 février prochain, suite à une série de réunions d’évaluation programmées par chaque structure syndicale afin d’annoncer les décisions définitives concernant la riposte à prévoir pour faire aboutir les revendications non encore prises en charge par la tutelle. En effet, la non-application des procès-verbaux des accords conclus entre les parties syndicales et le ministère constitue le principal point de désaccord.

Les syndicats revendiquent un «délai de révision des statuts» plus court que ceux annoncés par le ministère de tutelle. Les dernières déclarations de la ministre ont été mal prises par les syndicalistes qui trouvent que les menaces et les provocations compliquent davantage la situation. «Les dysfonctionnements contenus dans les statuts nécessitent la révision des statuts sur une période pouvant aller jusqu’à cinq années avec la possibilité de résoudre quelques problèmes au cours de cette période», avait indiqué récemment Nouria Benghebrit. Elle avait réaffirmé en outre que les portes du dialogue restaient ouvertes avec le partenaire social et s’est dite prête, à ce propos, à recevoir les représentants de la CSE. Dans le même ordre d’idées, la ministre s’est réunie mercredi dernier avec les représentants du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) pour tenter d’aboutir à des résultats acceptables par les deux parties concernant la prise en charge d’une série de revendications socioprofessionnelles des travailleurs de l’éducation. Le syndicat est déterminé dans sa démarche, une grève sera entamée demain à sa demande.

Concernant la plate-forme des revendications soumises par la CSE, la ministre a estimé que le problème est dû à une mésentente sur le contenu de ces revendications. «Le ministère s’emploie actuellement à identifier les problèmes de façon précise dans chaque wilaya, pour connaître le nombre d’enseignants et de travailleurs concernés par l’effet rétroactif», selon la première responsable de l’éducation qui met l’accent sur les textes réglementaires relatifs à la prime de rendement et à la valorisation des heures supplémentaires qui sont actuellement au niveau du gouvernement. En revanche, les responsables de la CSE confirment que la grève entamée les 10 et 11 février a concerné tous les établissements éducatifs à travers le pays avec un taux de suivi considérable.

Par ailleurs, le Cnapest, qui n’a pas été concerné par les grèves précédentes, appelées par la CSE, du fait qu’il n’est pas membre en raison de divergences de vues, a décidé d’une grève d’une journée renouvelable à partir de demain. Rappelons que la Coordination syndicale avait demandé à la tutelle de réviser les statuts des différents corps de l’Education nationale dans un souci d’équité et de justice en matière de classement, de promotion, de réintégration et des postes nouvellement créés. Elle a également appelé à la promotion systématique des personnels et des travailleurs du secteur de l’éducation durant leur carrière professionnelle, la récupération des instituts de technologie pour leur exploitation dans la formation spécialisée et l’élargissement du réseau national des écoles supérieures des enseignants.