A six mois des élections présidentielles, le débat politique laisse encore à désirer dans ce pays plongé dans le flou en attendant un rendez-vous crucial pour l’avenir du pays, où les pires scénarios ne sont pas écarter.
En effet, la loi électorale prévoit la convocation du corps électoral dans les trois mois précédant l’échéance, ce qui signifie qu’il ne reste devant les partis qui entreront en course vers le palais de El Mouradia que trois mois pour se préparer et à confectionner leurs programmes.
Face à cet épais flou marque depuis la maladie du chef de l’Etat et sa longue convalescence la scène politique du pays, une question digne d’être posée: qui assumera les conséquences de ce climat sombre, et quel effet auront-elles sur la prochaine élection présidentielle ? Pour le président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADH), Boudjemaâ Ghechir, le blocage politique réside dans les partis politiques qui sont incapable de créer un dynamisme social devant mener à la recherche d’un président à même de sortir le pays dans la crise dans laquelle il est plongé.
En tenant de diagnostiquer l’ « épidémie » qui a affecté la classe politique, le président de la LADH a dit: « Il existe trois types de partis: ceux à caractère religieux, lesquels ont perdu tout espoir après ce qui s’était passé en Égypte et en Tunisie. Les partis démocratiques à un volume inférieur par rapport à leurs ambitions ainsi que les partis au pouvoir qui attendent un feu vert d’en haut pour entrer dans le jeu ».
Contacté par Echorouk, Me Boudjemaâ Ghechir a indiqué que « L’Etat a réussi à mettre en place une classe politique qui n’a aucune ambition de trouver une alternance démocratique à même de pousser en avant le processus politique, mais plutôt de l’aider à maintenir le statu quo en contrepartie de peu de privilèges ». Pour étayer ses dires, Me Ghechir a dit qu’un président d’un parti, sans le citer nommément, aurait même cautionné ce jeu, lui qui pourtant s’en prenait par le passé aux institutions de l’Etat et à ses orientations.« La scène politique est truquée et irréelle. Les grands partis politiques sont des partis du pouvoir, et ceux qui ont rallié l’opposition doivent retrouver leur légitimité et convaincre le peuple en se rachetant des erreurs qu’ils ont commises quand ils étaient au pouvoir », a-t-il estimé.
A propos des prochaines élections présidentielles de 2014, notre interlocuteur estime que les décideurs politiques n’avaient pas encore reçu le feu vert et qu’il prévoit que tout le monde se mettra à chauffer le bendir au moment propice. « Lorsque le feu vert sera donné, tout le monde sera mobilisé derrière le candidat de consensus», a-t-il ajouté.
En outre, Me Ghechir critique l’attitude de certains éventuels candidats vis-à-vis du rendez-vous électoral de 2014 en disant: « Il y a certains personnages qui veulent se porter candidats aux présidentielles, mais ils attendent des garanties de certaines parties, avant l’annonce de leur candidature », en faisant allusion, bien entendu, à l’ex-chef du gouvernement sous Chadli, Mouloud Hamrouche et le candidat à la présidentielle de 2004, Ali Benflis qui semblent être convaincus que sans le soutien du pouvoir, le chemin menant vers le palais de El Mouradia serait quasiment inaccessible.