Les pirates somaliens utilisaient la torture psychologique pour affaiblir les marins du MV Blida, pris en otage le 1er janvier et libérés le 3 novembre, ont raconté dimanche certains d’entre eux à la presse.
» Ils nous tuaient chaque jour psychologiquement « , a raconté à l’AFP Mohamed Aït Ramdane, 55 ans, dont 31 passés dans la marine marchande.
Les geôliers nous disaient » si l’armateur de paie pas, on vous jette à El Ramla, un désert où il est impossible de survivre « , raconte M. Aït Ramdane. » Hamdoullah, c’est fini « , pensait-il alors.
» Il nous arrivait de rester trois ou quatre jours sans manger et quand on avait de quoi se nourrir c’était du riz ou des spaghettis, de très rares fois de la farine pour préparer du pain. Nous avons eu droit parfois à de la viande de brebis. L’eau était impropre à la consommation, on y ajoutait du chlore pour la boire « , affirment plusieurs marins contactés par l’AFP.
Les otages étaient constamment surveillés par une trentaine de pirates. Ils étaient très maigres, les yeux rouges, en pagnes ou en tenue militaire, racontent les rescapés.
Certains marins ont été frappés car ils avaient caché du gasoil et les menaces de mort venant d’hommes armés étaient quotidiennes, poursuivent-ils.
Dix-sept Algériens, six Ukrainiens, deux Philippins, un Jordanien et un Indonésien constituaient l’équipage du vraquier algérien quand il a été arraisonné. Un Ukrainien et un Algérien ont été libérés à la mi-octobre pour raison de santé.
Au moins 47 navires et plus de 500 marins sont actuellement détenus par des pirates somaliens selon l’ONG Ecoterra International qui recense l’activité maritime dans la région.