Le président de l’Association Anepa, juge qu’il faut revoir le cahier des charges des écoles privées et définir leur statut.
L’école privée peine à trouver sa place dans le système éducatif. Ces établissements sont souvent injustement accusés de faire du commerce. C’est la problématique relevée, hier, par le président de l’Association nationale des écoles privées algériennes (Anepa), Aït Aimeur Salim, lors du premier festival organisé par l’association à Alger. «Il y a un problème d’acceptation de l’enseignement privé au niveau de la société algérienne», a regretté M. Aït Aïmeur. «On est traité comme des simples commerçants, il n’y a pas de différence entre une école privée et une boucherie.», a-t-il encore déploré.
Le responsable ne comprend pas le désengagement total de l’Etat auprès de ces écoles. «On est agréées par l’Etat, le programme scolaire est celui dicté par le ministère de l’Education, mais nous n’avons aucune subvention de l’Etat», se plaint-il. Le responsable a estimé que l’école privée contribue au développement du secteur de l’éducation. Elle forme des enfants et les prépare pour l’Université algérienne. C’est pourquoi, dit-il, ces écoles ont le mérite d’avoir un statut digne d’une institution à caractère éducatif. Le président de l’association Anepa juge qu’il faut revoir aujourd’hui le cahier des charges de ces écoles ainsi de définir le statut de l’école privée.
Avec la venue de la nouvelle ministre de l’Education nationale, les directeurs des écoles privées ont les yeux rivés sur elle. «On a un grand espoir avec la nouvelle ministre de voir les choses s’améliorer», a ajouté le même responsable. Il est important de rappeler que le rendement de ces écoles a beaucoup séduit l’ancien ministre de l’Education, Benbouzid. Il leur a même promis d’accompagner ces établissements scolaires afin de leur permettre de réaliser une meilleure performance.
Ce qui n’a pas été le cas d’après le président de l’association pour Baba Ahmed. Ce dernier était noyé dans les problèmes interminables du secteur au point qu’il a complètement mis à l’écart les écoles privées. Pour ce qui est de l’objectif de ce festival qui est le premier en son genre en Algérie, la chargée de communication de l’association, Belaïd Yamina, a indiqué qu’ «il consiste à réunir toutes les écoles privées pour se faire connaître, mais surtout essayé de faire adhérer le plus grand nombre d’écoles pour former une force au ministère de l’Education». Elle a fait savoir que le nombre des établissements privés implantés à travers le territoire national est de 280 écoles comportant les trois cycles, à savoir primaire, moyen et secondaire. Selon Mme Belaïd, le festival a été organisé d’une façon «informelle».
«C’est avec nos propres moyens qu’on a organisé cette journée qui est une première en Algérie», a-t-elle précisé. Pour Mme Belaïd, le divertissement joue un rôle important dans l’apprentissage de l’enfant. Il assimile mieux les leçons en participant à des activités culturelles et des sorties pédagogiques. Elle a fait appel à toutes les écoles d’adhérer à l’association pour avoir du poids devant la tutelle. Aujourd’hui le nombre des écoles privées qui ont adhéré à l’association est de 80 établissements. Ceci dit, Mme Belaïd qui est également directrice d’une école privée à Kouba, a soulevé le problème de location chez le privé. Pour elle, il représente l’instabilité des écoles privées. «Le problème chez le privé est le fait qu’il ne fait pas de contrats à long terme.
Du jour au lendemain, il peut te demander de quitter les lieux et c’est toute la scolarité qui est mise en péril», a-t-elle regretté. Elle a également évoqué l’implication minime du ministère de l’Education nationale pour former les enseignants dans ces écoles privées. «On s’est occupé nous mêmes de la formation de 120 enseignants sans l’aide du ministère de l’Education nationale avec qui on est partenaire», a-t-elle précisé. Pour éviter les désagréments, Mme Belaïd, suggère que l’Etat construise des infrastructures qu’elle louera par la suite aux écoles privées.