Les travailleurs de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) de la région d’Alger ont entamé, aujourd’hui, dimanche, une grève « illimitée ». Aucune rame n’a quitté la gare centrale d’Alger comme l’attestent les grévistes, très heureux que leur mouvement soit suivi… à 100%.
Signe que le mot d’ordre a été observé par tous les cheminots : les guichets de la gare sont restés fermés toute la journée. Comme tous les travailleurs du secteur public ayant bénéficié d’augmentations de salaires avec effet rétroactif de plusieurs années, les cheminots réclament leur part du « gâteau ».
En effet, les travailleurs de la SNTF demandent un rappel sur l’augmentation de salaires obtenue en septembre 2009. Du coup, Alger s’est coupée de sa banlieue et de plusieurs wilayas du centre. Il faut savoir, en effet, que le train est un moyen de transport très populaire dans plusieurs régions du pays.
Il est donc aisé de deviner les conséquences néfastes d’un tel mouvement s’il venait à se prolonger dans la durée. Cela est valable aussi pour le transport de marchandises. C’est, en tout cas, ce que redoutent les usagers du train notamment dans les grandes villes de l’est du pays comme Annaba et Constantine qui sont alimentées à partir du port d’Alger.
Abdelhak Benmansour, membre du syndicat des cheminots met la balle dans le camp de la direction générale de la SNTF, coupable d’après lui d’avoir refusé de « répondre favorablement aux doléances des travailleurs, qui exigent un rappel de leur augmentation de salaires depuis septembre 2009 ».
Les trains ne sifflent plus à Alger
Dans une déclaration à l’APS, ce syndicaliste explique que « nous avons soumis notre revendication à la direction générale en la personne du directeur des ressources humaines (DRH) le 4 octobre dernier, en présence du directeur régional et du représentant de la Fédération nationale des cheminots ».
C’est pourquoi, ajoute le syndicaliste, un délai de 10 jours a été demandé par la direction générale pour traiter le dossier. « Malheureusement, hier (Samedi), un refus catégorique nous a été signifié », a-t-il dit.
Une version pas tout à fait exacte estime le DRH de la SNTF, Nourredine Dakhli. Contacté par nos soins, ce responsable précise que le protocole d’accord qui a été signé évoque un rappel à partir de janvier 2011 et non pas à partir de 2009.
M. Noureddine Dakhli, a expliqué que la direction générale avait négocié, début 2011, différentes plates-formes de revendications qui ont abouti, par la suite, à un protocole d’accord signé entre la direction générale et la Fédération nationale des cheminots le 16 juin 2011.
Il s’agit, a-t-il dit, d’une « augmentation de salaires de 5% avec un rappel à partir de janvier 2011 ». Cependant, la direction générale a été « surprise », le 3 octobre, par une autre revendication exigeant un rappel non pas depuis janvier 2011 mais de septembre 2009″, souligne M. Dakhli.
Or, un rappel depuis janvier 2009 suppose carrément, d’après lui, la renégociation de l’accord. Et d’ajouter que de toute façon, « la situation financière de l’entreprise ne permet pas l’octroi d’un tel rappel ». Pour autant, ce responsable laisse la porte entrouverte en assurant que « des négociations ont lieu actuellement avec la Fédération nationale des cheminots pour arriver à un accord ». Les trains vont-ils pour autant se remettre sur rails dès demain ? Pas si sûr !