Les algériens dépenseront plus de 30 milliards de dinars, selon l’ugcaa Combien coûtera l’Aïd ?

Les algériens dépenseront plus de 30 milliards de dinars, selon l’ugcaa Combien coûtera l’Aïd ?

Selon les prévisions de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), la moyenne des dépenses des Algériens dans l’achat des vêtements des fêtes de l’Aïd va osciller entre 30 à 40 milliards de dinars.

Après les dépenses du mois de Ramadhan, les Algériens devront faire face aux dépenses des fêtes de l’Aïd. Ainsi, après le rush vers les marchés des fruits et légumes, c’est au tour des magasins de prêts-à-porter d’être pris d’assaut.

L’engouement des ménagères pour ces magasins a, d’ailleurs déjà commencé, en particulier les magasins pour enfants. Selon l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), les Algériens vont dépenser en moyenne 30 à 40 milliards de dinars dans l’achat des vêtements de l’Aïd, soit une hausse de près de 10% par rapport à l’année dernière où les estimations de l’UGCAA étaient de 15 à 20 milliards de dinars.

El Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de l’UGCAA, a indiqué que «les dépenses des familles vont augmenter cette année car les prix des vêtements ont connu une hausse par rapport à l’année dernière, sachant que 70 % à 80% des vêtements proposés sont issus de l’importation en particulier de la Turquie».

LG Algérie

La production algérienne, souligne-t-il, ne représente que 30%. Selon M. Boulenouar la contrefaçon a, cependant, touché plusieurs marques. Ainsi, dit-il, 50% de grandes marques disponibles sur le marché sont contrefaites.

Par ailleurs, le porte-feuille des Algériens sera de plus en plus vidé. En effet, la rentrée scolaire représentera une dépense de l’ordre de 60 milliards de dinars, selon les chiffres de l’UGCAA. Ainsi, les dépenses des fêtes de l’Aïd et de la rentrée scolaire seront d’une moyenne de 100 milliards de dinars.

M. Boulenouar a expliqué que ces chiffres ont été établis en coordination avec les commerçants de détails, de gros et des distributeurs, lesquels, dit-il, étaient en mesure de fournir des données sur leurs clientèles.

S. A.

VÊTEMENTS DE L’AÏD: EN ATTENDANT LE GRAND RUSH

A dix jours de l’Aïd El Fitr, l’affluence dans les magasins d’habillement se fait toujours attendre. Hier à Belouizdad à Alger, les échoppes de vêtements et chaussures comptaient très peu de clients.

Est-ce les températures élevées qui empêchent les gens de sortir ou est-ce les parents qui attendent les derniers jours de Ramadhan pour habiller leur enfant pour l’Aïd ?

Pas du tout, analysent certains commerçants qui affirment que beaucoup de familles ont anticipé les choses et se sont approvisionnées bien avant le mois de Ramadhan. Contrairement aux années précédentes, les magasins de vêtements et de chaussures semblent cette année désertés.

Sauf quelques clients qui déambulent et le plus souvent quittent le magasin les mains vides. «Depuis l’élimination du marché informel à Belouizdad, le rythme a radicalement changé dans le quartier. Il y a moins de monde que les années précédentes », fait remarquer un jeune vendeur du quartier.

Pour lui, les longues journées caniculaires de jeûne y ont également contribué. D’ailleurs, poursuit-il, «cette année, je ne compte pas du tout ouvrir le soir durant les derniers jours du Ramadhan». Même son de cloche chez ce vendeur de chaussures, rue Mohamed Bouguerfa. «L’affluence a largement diminué par rapport aux dernières années», dit-il.

Rencontrée dans un magasin de prêt-à-porter pour enfants, Radia, mère de famille, affirme qu’elle s’est débarrassée de la corvée des achats de vêtements pour l’Aïd. «J’ai acheté les tenues pour mes deux filles bien avant le mois de Ramadhan. Il ne reste que le petit âgé d’un an qui ne nécessite pas de grandes dépenses même s’il est difficile de trouver de la bonne qualité », dit-elle.

Enceinte et toute essoufflée, une autre cliente vient de rentrer dans le magasin. Attendri, le vendeur lui cède son tabouret et l’invite à s’asseoir. «Je ne suis pas sortie depuis le début de Ramadhan.

J’ai acheté les vêtements de l’Aïd pour mes deux enfants avant l’arrivée de ce mois», précise-t-elle. Et de poursuivre : «Il ne reste qu’un pantalon pour mon fils de 7 ans qui ne cesse de me harceler et j’ai dû sortir sous cette chaleur de plomb».

Plus loin, dans une boutique d’habillements pour bébé, Souad, elle aussi, a anticipé en effectuant ses achats bien avant le Ramadhan. «J’ai tout acheté pour mes trois enfants avant le mois de jeûne. Aujourd’hui, il ne me reste que quelques accessoires », dit-elle.

Toutefois, cette mère de famille n’a pas manqué de souligner les prix des vêtements et chaussures pour enfants qui ont grimpé dès la première semaine du Ramadhan. «Les commerçants profitent au maximum durant ce mois. Quelques semaines avant, j’ai trouvé une paire de sandales pour nourrissons à 1 200 dinars.

Un prix qui est passé à 2 200 dinars au bout de la première semaine du mois de jeûne», dit-elle. Une flambée de prix que confirme une autre maman. «Les vêtements pour enfants sont chers et leurs prix ont encore augmenté depuis le début du Ramadhan», témoigne-t-elle. Une paire de chaussures, un pantalon et une chemise pour son fils de 5 ans lui ont coûté plus de 4 000 dinars.

Mais que «ne ferai-je pas pour faire plaisir à mon petit Wassim ?», dit-elle. La magie de l’Aïd demeurera certainement intacte. La volonté de toujours faire plaisir aux enfants poussera ainsi, certains retardataires à se ruer sur les boutiques de vêtements et de chaussures, les derniers jours du mois de Ramadhan.

R. N.