Aucun dépassement ne sera désormais toléré, a averti le wali d’Alger qui brandit la force de la loi.
$Le wali d’Alger a affirmé hier, en marge de l’opération de relogement qui a concerné 1 131 familles, qu’aucun dépassement en matière de constructions illicites ne sera toléré et que la loi sera appliquée dans toute sa rigueur à l’endroit des contrevenants. Comme il a confirmé que plus de 5 000 tentatives de constructions illicites ont été avortées grâce à la vigilance des services concernés.
Ce chiffre aurait pu augmenter, fera-t-il savoir, si la force publique n’avait pas été réquisitionnée à cet effet. À l’adresse des autorités locales, Abdelkader Zoukh a demandé que soit appliquée la loi interdisant ces constructions rendant responsable, le cas contraire, tout maire qui laisserait faire. “Je n’ai pas, soulignera-t-il, à donner des instructions dans ce sens aux maires, sachant qu’il s’agit d’une loi dont tout le monde doit veiller à son application.” Il s’est montré “effaré par le nombre inquiétant de baraques qui cernent la capitale”, se disant même “hériter d’une catastrophe”.
Suivez mon regard, je ne vise personne, aurait-il dit. L’opération de lundi entre dans le cadre d’une série de relogements dont bénéficie la capitale entamée en juin avec 4 216 familles concernées à laquelle sont venues s’ajouter deux autres opérations suite au séisme du 1er août totalisant 2 127 logements. En ajoutant les 1 040 logements LSP et l’opération d’hier, 7 821 familles ont été relogées en l’espace de trois mois. La semaine prochaine connaîtra une autre opération qui touchera 1 100 familles, un chiffre appelé à augmenter en fonction du traitement final par les commissions de validation des dossiers.
Le wali a fait savoir qu’une réunion de travail sera tenue à la suite des résultats desdites commissions et une date sera fixée pour le relogement. On croit savoir que cette opération se déroulera avant l’Aïd el-Adha. Sur un autre volet, le wali a été interpellé hier par les citoyens réclamant un logement, chacun présentant ses explications pour lesquelles le responsable a recommandé de faire des recours. À ce sujet, le commis de l’État a tenu à rappeler que sur 1 000 cas étudiés, 49 seulement ont pu obtenir gain de cause et ont été relogés après cela et 39 autres dossiers nécessitant de plus amples informations.
Le restant a été rejeté pour diverses raisons, notamment celle liée au filtre. À ce chapitre, il y a lieu de savoir que beaucoup de familles ont recours à des méthodes déloyales et même illégales pour obtenir un logement. Outre les constructions illicites, certains n’hésitent pas à acheter une baraque avec de faux papiers pour bénéficier du relogement, d’autres vont jusqu’à concocter un divorce à l’amiable (divorce blanc). “Pour ne pas léser les citoyens, précise Abdelkader Zoukh, et leur donner leurs droits conférés par la loi, nous étudions tous les recours et je veillerai personnellement à ce qu’aucune famille ne soit lésée.”
À noter que le relogement d’hier compte 1 131 familles issues des quartiers populaires d’El-Harrach, de Baraki, de Dar El-Beïda, de Birtouta et de Zéralda. Ces familles, qui occupaient des habitations vétustes, ont été relogées dans les sites 928-Logements à Dhalia (Les Eucalyptus) et 2 160-Logements.
À noter que le programme attribué pour la wilaya d’Alger totalise 84 000 logements. Ce programme devrait, selon les autorités, répondre à une demande recensée de 72 000 logements. Dans une première étape concernant l’année en cours, les services concernés s’attellent à distribuer 25 000 unités dont ont bénéficié les APC avec 6 000 logements au profit des familles vivant dans l’exiguïté et 3 000 logements pour les wilayas de Boumerdès et Blida. Une tranche de 11 000 unités est attendue d’ici à la fin de cette année.