Le scénario de la grève se répète depuis 10 ans, Les enseignants vident l’école

Le scénario de la grève se répète depuis 10 ans, Les enseignants vident l’école

Les éleves premières victimes de la grève

La non-application des procès-verbaux des accords conclus entre les parties syndicales et le ministère constitue le principal point de désaccord.

Des centaines de milliers d’élèves ont été priés de quitter les rangs des classes. C’est la grève qui entame son deuxième jour. La grève déclenchée mardi à l’appel de la Coordination des syndicats de l’éducation (CSE) a été peu suivie dans les grandes villes de la région est du pays. A Constantine, le taux des personnels grévistes n’a pas dépassé les 8,43%, selon le directeur de l’éducation, précisant que sur les 12.600 travailleurs du secteur, 1070 ont observé un arrêt de travail.

Dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, les représentants des syndicats ont avancé un taux de suivi de 70% dans le cycle moyen et de 65% dans le primaire, tandis que la direction de l’éducation fait état d’un taux de suivi global de 10% A Batna, la grève est suivie à 40% dans les établissements des paliers primaire et moyen, selon un représentant des syndicats initiateurs de ce mouvement, alors que les responsables de l’éducation ont dénombré dans le cycle primaire, 338 grévistes sur 6405 travailleurs, tandis que dans le cycle moyen 535 enseignants n’ont pas assuré les cours sur un effectif de 5221 travailleurs.

Hier, un certain nombre d’écoles ont cependant fermé leur porte, répondant favorablement à l’appel à la grève lancé par la Coordination des syndicats de l’éducation (CSE). Par cette grève plus ou moins suivie, les syndicalistes espèrent la satisfaction du reste des revendications. Nous avons, pour notre part, constaté que plusieurs établissement scolaires à Alger ont été paralysés. Le porte-parole du Snapest, Méziane Mériane, a estimé dans une déclaration que «le taux de suivi est appréciable», il poursuit que la grève a été suivie dans l’ensemble des 48 wilayas. «La ministre n’a fixé aucun délai pour la satisfaction de nos revendications», regrette la même source qui, explique dans ce sens que, «si nous avions eu une date précise, nous aurions renoncé à la grève». Selon le porte-parole du Snapest, après ces deux journées de protestation, chaque syndicat réunira son conseil pour décider des actions à venir. Depuis des mois, les syndicalistes dénoncent la manière dont le département de la tutelle gère ce dossier si fragile. Pour eux, l’absence d’une vraie volonté du dialogue et le défaut d’une vision claire sont les principaux points qui alimentent cette polémique. Ils prévoient une grève d’une journée renouvelable le 16 février prochain.

En effet, la non-application des procès-verbaux des accords conclus entre les parties syndicales et le ministère constitue le principal point de désaccord. S’agissant des établissements ayant répondu à la grève, on note, par exemple, à Belouizdad, que ce mouvement de débrayage a été diversement suivi, selon les directeurs d’établissements. Aux lycées Ibn El Haïthem et El Ouartilani, les nouveaux enseignants et contractuels n’ont pas suivi le mot d’ordre de grève. Les anciens enseignants ont, par contre, observé un arrêt de travail, ont témoigné des travailleurs de ces deux établissements. En contrepartie, les enseignants des CEM Takfarinas et Mustapha Ramdane-El Hanafi n’ont pas suivi le mot d’ordre de grève, et les cours ont été assurés normalement. Au lycée de jeunes filles Frantz-Fanon, la grève a par contre été diversement suivie, avec des enseignants qui ont observé le mot d’ordre des syndicats, alors que d’autres, des contractuels, ont gardé les élèves en classe, certains meublant les heures de cours avec des devoirs de classe. Certains établissements ont assuré normalement les cours. Par ailleurs, à l’ouest du pays, l’appel au débrayage a été diversement suivi. A Ouargla, dans plusieurs établissements, les cours ont eu lieu normalement, excepté pour certaines classes. En revanche, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé hier, son engagement à trouver des réponse aux questions qui préoccupent les fonctionnaires. «Je réaffirme mon engagement pour trouver les solutions aux questions qui continuent de préoccuper mes fonctionnaires», a déclaré à l’APS

Mme Benghebrit. La ministre a insisté, à ce propos, sur le fait que le règlement de certaines préoccupations exige un certain temps. «Accordez-nous ce temps et ayez confiance en nous. La stabilité du secteur et la réussite de nos enfants sont notre priorité absolue», a souligné Mme Benghebrit à l’attention des syndicats grévistes. Elle a également lancé un appel à l’ensemble des fonctionnaires pour faire preuve de patience et privilégier le dialogue, «seul moyen de résoudre les problèmes».

Nouria Benghebrit rassure les enseignants

«Je m’engage à trouver des solutions»

La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé hier, son «engagement» à trouver des solutions aux questions qui préoccupent les fonctionnaires, tout en admettant que leur règlement «exige un certain temps». «Je réaffirme mon engagement pour trouver les solutions aux questions qui continuent de préoccuper les fonctionnaires», a déclaré à l’APS

Mme Benghebrit en réaction à la grève de deux jours (10 et 11 février) à laquelle a appelé la coordination des syndicats de l’éducation (CSE). La ministre a insisté, à ce propos, sur le fait que le règlement de certaines préoccupations «exige un certain temps». «Accordez-nous ce temps et ayez confiance en nous. La stabilité du secteur et la réussite de nos enfants sont notre priorité absolue», a souligné Mme Benghebrit à l’attention des syndicats grévistes. Elle a également lancé un appel à l’ensemble des fonctionnaires pour «faire preuve de patience et privilégier le dialogue, seul moyen de résoudre les problèmes». Mme Benghebrit a tenu à rendre hommage, par la même occasion, aux syndicats n’ayant pas pris part à la grève «quand bien même ils partagent les mêmes conditions, et parfois les mêmes difficultés, que leurs collègues». «Ceux-ci ont mis l’intérêt de l’enfant au-dessus de tout», s’est-elle réjouie. La ministre a, en outre, salué les enseignants et tous les autres fonctionnaires qui ont «fait preuve de responsabilité et d’engagement pour être au service de nos enfants en accomplissant la noble mission d’éducation». La CSE, regroupant sept syndicats du secteur, a entamé hier une grève de deux jours, en dépit des assurances données par la ministre de l’Education nationale concernant la satisfaction de la majorité des revendications soulevées.Les représentants des syndicats ont appelé la tutelle à la prise en charge des revendications «urgentes» soulevées, indiquant que le ministère «sera seul responsable des répercussions de ce mouvement de protestation». Ils ont également qualifié «d’ambiguës» les réponses de la ministre au sujet des revendications exprimées.