Le respect est mort !

Le respect est mort !
Ce n’est pas encore l’été et pourtant ! D’interminables cortèges nuptiaux ne cessent de sillonner les rues et ruelles à longueur de journée. Peut être que c’est ramadan qui s’approche et bien des couples qui veulent le passer ensemble. Et ce n’est pas fi ni quand arrive la tombée de la nuit où les nuisances sonores rythment le quotidien des citoyens. Rares sont les familles qui dérogent à la règle en célébrant l’évènement avec moins de dépenses et de bruit. La période des fêtes débute déjà. Et de quelle manière ! Le vieux me dit que l’été sera pourri. La nuit d’avant-hier, il  en a vu de toutes les couleurs « en pétard ». Il ne suffoque généralement pas de la chaleur et de la poisseuse humidité qui fera la saison estivale. Il n’en veut pas à la « nature » ! Il en veut aux Algériens et « à ses voisins » qui ont décidé, sous les yeux impassibles des autorités – police, maires, walis et ministre – de le priver du sommeil réparateur en fêtant les mariages par des démonstrations « explosives » digne de Qoreich. «C’est infernal ! Impossible de fermer l’œil de la nuit quand on est voisin d’une famille festive. Je ne vois pas où est l’utilité d’embraser le ciel avec des coups de fusils de chasse, de feux d’artifice ou je ne sais quel autre arsenal durant toute la nuit et audibles à des kilomètres à la ronde. On connaît bien les us et coutumes de notre société, mais on n’a aucun droit de réveiller les morts avec toutes ces détonations. Alors que deux ou trois coups de feu en l’air suffi sent pour marquer la fête. Vraiment, on en a assez. Dès qu’on pousse un soupir de soulagement quand une fête prend fin, une autre commence juste à côté ou un peu plus loin et ainsi de suite. Mais à travers vous, la presse, on espère que le phénomène s’atténuera, ne serait-ce que par respect pour la quiétude des sujets âgés et vulnérables», ajoute le vieux qui vient de subir une cérémonie familiale très sonorisée. Mais ce que le vieux ne sait pas, est que les mairies qui ferment les yeux sur le caractère de tapage de nuit de ces soirées, ne demande désormais rien aux intéressés hormis de payer deux mille dinars, pour encore fermer les yeux et oreilles.
Ilies Benabdeslam