La CNCPPDH (Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme) est en train de préparer son rapport annuel qu’elle devra soumettre au président de la République à la fin de l’année.
La santé, les prisons, la justice et l’école passeront encore une fois au crible dans le prochain rapport. A cet effet, des sous-commissions sont déjà à pied d’œuvre dans le but de mener des enquêtes « approfondies et non pas superficielles » sur ces questions, nécessitant du « temps et des moyens pour qu’elles soient justes et objectives », nous a précisé le président de la CNCPPDH, Me Farouk Ksentini, contacté par téléphone.
Il a expliqué, toutefois, qu’il ne s’agit pas de dire « des choses inexactes » sur les personnes qui sont en charge de ces secteurs, mais d’être « équitable » en soulignant ce qui est positif et ce qui est négatif. « Ce n’est pas facile à faire si l’on a le souci de l’objectivité. Notre but n’est pas de régler des comptes. On fait en sorte que les choses s’améliorent », a précisé l’avocat.
Qu’en est-il du projet de la constitutionnalisation de la CNCPPDH, qu’il a soumis au président de la République ? Me Ksentini signale qu’il attend le projet de la nouvelle Constitution pour voir si la CNCPPDH a été introduite dans la nouvelle loi fondamentale pour renforcer davantage sa crédibilité. « La Commission se focalisera sur les mêmes préoccupations de chaque année », a indiqué Me Ksentini, qui constate que la vie politique s’est ralentie quelque peu, compte tenue de l’absence du président de la République, qui s’est avéré « momentanée puisqu’il a repris ses activités ».
Sur la corruption, qui a pris des proportions alarmantes et pour laquelle la CNCPPDH a consacré un chapitre dans son précédent rapport, Me Farouk Ksentini a affirmé que la justice doit s’atteler à lutter efficacement contre ce phénomène pour y mettre fin. « La Commission ne peut que dénoncer cet état de fait et inciter la justice à faire son travail. On ne peut pas s’emparer du problème », observe-t-il, en rappelant que la corruption est un fléau qu’il faut absolument combattre et contre lequel la justice doit jouer un rôle essentiel, « car l’outil de l’assainissement, c’est la justice ». « Il n’existe pas d’autres institutions habilitées à assumer comme il se doit cette mission. Il faut inciter la justice à jouer son rôle pour éradiquer ce mal », souligne-t-il.
Karima Alloun