Le physicien franco-algérien Adlène Hicheur toujours assigné à résidence

Le physicien franco-algérien Adlène Hicheur toujours assigné à résidence

Adlène Hicheur, docteur franco-algérien en physique des particules et ancien employé du CERN, condamné en 2012 à 5 ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste, restera assigné à résidence. Le Conseil d’État français a refusé vendredi 7 octobre de lever cette assignation, rapportait l’AFP.

En mai 2012, Adlène Hicheur, un physicien détaché au Cern (l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire) à Genève, en Suisse, avait été condamné à Paris à quatre ans de prison ferme pour avoir échangé 35 emails, dont certains évoquant de possibles attentats en France, avec Mustapha Debchi, un responsable présumé d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique).

Comme il avait déjà accompli deux ans et demi de détention provisoire depuis son arrestation, il avait été libéré et assigné en résidence quelques jours après sa condamnation.

Le Conseil d’Etat français a par la suite refusé son recours contre l’assignation à résidence, qualifiant les faits condamnés de « graves ».

« Les faits établis par ce jugement pénal s’imposent au juge administratif. Les faits en cause (…) sont particulièrement graves : seule l’arrestation de l’intéressé avait permis de faire obstacle à la réalisation de ses projets d’attentats », expliquait cette institution.

L’autre raison ayant poussé le Conseil d’Etat à rejeter l’annulation de l’assignation à résidence est l’exclusion du chercheur par le Brésil. Le Franco-algérien était jusqu’au mois de juillet 2016 un enseignant à l’université de Rio de Janeiro. Le juge des référés de ce Conseil a estimé que l’accusé représentait toujours un risque, ayant été expulsé par les autorités brésiliennes le 15 juillet 2016.

Si l’avocat de Hicheur a plaidé le droit à l’oubli, le Conseil d’État a renchéri que la levée de l’assignation à résidence lui permettrait de partir s’installer en Algérie grâce à sa double nationalité.

Un « pays où résidaient les membres d’Aqmi avec lesquels il avait été en relation », fait savoir la même source. Il « pourrait ensuite à tout moment retourner en France (…) sans que les autorités françaises ne puissent s’y opposer, ni même en être nécessairement informées », se justifie cette institution.

A l’audience, l’avocat a dénoncé la disproportion entre l’atteinte portée à sa liberté et la mesure sécuritaire prise dans le cadre de l’état d’urgence instauré après les attentats parisiens du 13 novembre.

Suite à sa libération deux années et demi après son arrestation, le chercheur était reste frappé d’une interdiction d’entrée en Suisse. Le 10 avril 2013, Fedpol a prononcé à l’encontre de M. Hicheur une interdiction d’entrée sur le territoire de la Suisse et du Liechtenstein valable jusqu’au 9 avril 2018, une décision motivée par la sauvegarde de la sécurité du pays.