Le pétrole menace la croissance mondiale

Le pétrole menace la croissance mondiale

Les prix de l’or noir sur le marché mondial ont vu s’accélérer leur chute ce jeudi, pour atteindre 27 dollars, plombés par l’effondrement des bourses européennes et celles du Golf ainsi que la surabondance de l’offre mondial avec  la persistance des excédents provoquée par le retour de l’Iran sur le marché.

Les cours du pétrole sont passés sous le plancher de 27 dollars, enregistrant ainsi le niveau le plus bas depuis 2003. Le prix d’un baril de Brent pour livraison en mars, a été cédé à 27 dollars, en baisse de 0 ,18% par rapport à la clôture de mercredi. Quant au prix du baril de light crude (WTI) pour livraison en février,  a perdu 1,91 dollar, soit 7,19% en une seule séance, pour finir à 26,55 dollars.

Depuis le début de cette année 2016, les prix du pétrole sont en chute libre de plus de 17%. Une situation alarmante provoquée par le retour de l’Iran sur le marché mondial et la baisse des tarifs de son pétrole à destination de l’Europe en réplique à la décision similaire de l’Arabie Saoudite.  Le retour iranien a causé, également, l’excédent de l’offre et la chute des sept places boursières des pays du Golfe, qui pompent quotidiennement 18 millions de barils de brut, conduites par celles d’Arabie saoudite et de Dubaï.

D’ailleurs, l’indice de la bourse saoudienne a cédé 5% et terminé la séance de mercredi sous la barre des 5.500 points, les valeurs pétrochimiques et bancaires reculant respectivement de 6,3% et de 4,5%. Cette situation peut durer plus longtemps, selon, le dernier rapport mensuel de l’agence énergétique (Aie) qui estime que les cours « pourraient continuer à baisser car l’offre devrait rester surabondante cette année du fait de la hausse de la production de l’Iran ». Contrairement à cette agence l’Opep prévoit une légère hausse des prix du pétrole. Ce ne sont que des spéculations pour le moment.

Cette dégringolade met l’économie mondiale dans le rouge et le spectre d’une récession mondiale  a été soulevé par les grandes économies mondiales lors de l’ouverture du forum économique mondial de Davos.

Le FMI se contredit

En une semaine, le Fonds monétaire international publie des bulletins contradictoires. Dans son dernier rapport, le FMI a annoncé une situation catastrophique de l’économie mondiale, plombée par la chute des indices boursiers, le ralentissement des investissements et de la baisse des prix du pétrole. Raison pour laquelle, l’institution financière a appelé à trouver des solutions en urgence afin d’éviter un choc économique « irréversible ».

Dans sa proposition, le FMI a appelé à la fusion des pétromonarchies afin de renforcer les investissements sur le marché pétrolier et faire rebondir les prix du pétrole.  Une proposition que les experts ont rejetée, et considéré comme une « manipulation dangereuse » qui sert les intérêts des lobbies. Après ce bilan alarmant et négatif de l’évolution économique mondiale, le Fonds a publié, il y a deux jours, un autre bulletin contradictoire. C’est un rapport positif où il estime que la croissance mondiale rebondira légèrement, en passant à 3,4 % cette année et de 3,6 % en 2017. Ce qui contredit ses prévisions précédentes.

La croissance dans les pays avancés, selon ce rapport, devrait se hisser à 2,1 % et se maintenir en 2017. Contrairement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où le FMI estime que le rebondissement de la croissance cet année estimé de 3,6% est menacée par « la baisse des prix du pétrole, et pèsera sur son évolution économique.