SELON UN RAPPORT ÉTABLI PAR DES EXPERTS OCCIDENTAUX
«Les puissances étrangères ont un rôle à jouer dans la crise au Mali, en particulier en matière de formation et d’appui logistique. La lutte contre AQMI relève avant tout des Etats sahéliens. Ils connaissent mieux le terrain et c’est leur responsabilité première de s’opposer aux katibas qui, à partir de leur territoire, commettent des actes terroristes. De surcroît, AQMI doit d’abord être combattue au niveau régional car toute intervention directe d’Etats étrangers à la région confortera la mouvance terroriste dans sa rhétorique anti-occidentale et accroîtra l’instabilité», est-il écrit dans un rapport établi par des experts occidentaux et médiatisé le 16 du mois en cours par plusieurs médias de renom.
Le rapport a rendu un vibrant hommage aux pays du champ qui, depuis l’année 2010, ont décidé de créer des mécanismes régionaux de lutte contre le terrorisme et la criminalité (CEMOC et UFL) afin d’anticiper la propagation de la menace terroriste dans toute la sous-région. Le rapport est également un soutien à l’approche des pays du champ quant à l’outil devant être utilisé dans le règlement de la situation au Mali.
Il en ressort clairement que l’approche sécuritaire adoptée par les pays du champ a pu convaincre la communauté internationale de la nécessité d’encourager une solution pacifique à la crise malienne «pour ne pas créer un bastion de tension politico-sécuritaire et de permettre aux partis antagonistes de trouver une issue pacifique à leurs divergences, pour isoler les groupes terroristes». L’Algérie et les pays du champ dont elle fait partie ont, à maintes reprises, attiré l’attention de la communauté internationale sur le caractère dangereux d’une intervention militaire étrangère au nord du Mali.
Les conséquences de l’intervention militaire en Libye démontrent le caractère fondé de la position des pays du champ. Le rapport qui reconnaît l’efficacité et l’approche globale en matière de sécurité et de développement du CEMOC (comité d’état-major opérationnel conjoint) et de l’UFL (unité de fusion et de liaison), mis en place par les autorités politiques et militaires des huit pays du Sahel, fait l’éloge des opérations anti-terroristes menées par ces pays.
Le rapport reconnaît que l’Algérie est parvenue, à travers sa lutte implacable contre le terrorisme, et sa longue expérience en la matière, à atomiser la capacité de nuisance du GSPC devenu AQMI. «L’Algérie avance, au rang de ses succès, la victoire remportée contre le terrorisme intérieur qui a fait des ravages dans les années 1990. En effet, les effectifs de ce dernier sont passés de 20 000 à moins de 500 terroristes et le terrorisme est aujourd’hui moins répandu que par le passé», conclut le rapport établi par les experts occidentaux.