Le Nobel de la paix à deux Libériennes et une Yéménite

Le Nobel de la paix à deux Libériennes et une Yéménite

Le prix Nobel de la paix 2011 a été conjointement attribué vendredi à trois femmes, Ellen Johnson-Sirleaf, la présidente du Libéria, Leymah Gbowee, elle aussi libérienne, et à la Yéménite Tawakkul Karman pour leur lutte non violente pour la sécurité et les droits des femmes.

Ellen Johnson-Sirleaf est la première femme à avoir été élue présidente d’un Etat africain. Agée de 72 ans, elle briguera mardi un deuxième mandat.

Sa compatriote Leymah Gbowee est récompensée pour son travail de mobilisation et d’organisation des femmes de toutes ethnies et de toutes religions pour mettre fin à la guerre civile qui a déchiré le Liberia dans les années 1990 et garantir la participation des femmes aux élections.

Avec la Yéménite Tawakkul Karman, le comité Nobel distingue une femme qui a oeuvré pour la paix, la démocratie et les droits des femmes avant et pendant le « printemps arabe ».

Interrogée par la chaîne Al Djazira, elle a déclaré que sa récompense faisait le bonheur de tous les Yéménites et représentait une victoire pour le mouvement de contestation du président Ali Abdallah Saleh, ajoutant que son combat « pour un Yémen moderne et démocratique » se poursuivrait jusqu’à l’obtention de tous les droits.

Les trois lauréates, qui succèdent au dissident chinois Liu Xiaobo, sont récompensées « pour leur combat non violent en faveur de la sécurité des femmes et pour le droit des femmes à participer pleinement à la recherche de la paix », peut-on lire dans le communiqué du comité.

Le comité Nobel espère que le prix décerné à ces trois femmes « contribuera à mettre fin à la répression dont les femmes sont toujours victimes dans de nombreux pays et à exprimer le grand potentiel que les femmes peuvent représenter pour la paix et la démocratie ».

« Nous ne pourrons pas obtenir la démocratie et une paix durable dans le monde si les femmes n’ont pas la même possibilité que les hommes d’exercer une influence à tous les niveaux de la société », a déclaré Thorbjörn Jagland, le président du comité, devant la presse.

S’exprimant par téléphone de Monrovia, James Johnson-Sirleaf, le fils de la présidente libérienne, s’est dit « surexcité ». « C’est une très grande nouvelle que nous allons fêter », a-t-il dit.