Les syndicats de l’éducation et l’Association des parents d’élèves n’ont pas tardé à dénoncer la mesure accusant, la tutelle de compromettre la scolarité des enfants. Le ministère de l’Education nationale a avancé la date du début des examens du troisième trimestre au 27 avril au lieu du 30 mai.
«Le ministère a pris la décision de précipiter la date des examens dans le souci d’épargner aux élèves toute difficulté susceptible de heurter leur scolarité ou d’entraver le bon déroulement de leurs examens», a justifié le ministère dans un communiqué. Il ajoute que l’avancement de la date des examens a été également décidé pour permettre que les élections législatives se déroulent dans les meilleures conditions.
Exception faite pour les élèves de terminale qui devraient rejoindre l’école pour rattraper le retard, et ce, juste après le scrutin. Le ministère rappelle que la date de l’examen du baccalauréat est maintenue au 3 juin 2012. La précipitation de la date des examens a suscité l’indignation des syndicats du secteur de l’éducation ainsi que de l’Association nationale des parents d’élèves, contactés par le Jeune Indépendant.
Selon eux, ces examens avancés auront comme suite logique des vacances prématurées. Et cet état de fait dénote un manque d’intérêt flagrant pour l’éducation nationale. «Que viennent faire les élèves dans les élections législatives?», s’est demandé, M. Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Syndicat national autonome de l’enseignement secondaire et technique (Snapest).
Pour cet enseignant syndicaliste, l’arrêt des cours un mois avant la date fixée ne permettra pas aux enseignants de respecter le calendrier scolaire établi en début d’année. D’autant plus que la majorité des écoles ont pris du retard en raison des arrêts de cours forcés lors des intempéries de janvier et févier derniers. «Le ministère nous surprend avec une telle décision», a-t-il encore regretté.
Le plus grave pour cet enseignant est le fait que la tutelle décide d’une manière unilatérale d’avancer la date des examens, alors que la plupart des enseignants à travers tout le pays ont défini un programme avec les directeurs des établissements scolaires pour permettre aux élèves de rattraper le temps perdu pendant les intempéries.
«Un tel programme s’imposait en urgence car dans certaines wilayas reculées, les classes ont pris un retard de quatre semaines», a-t-il affirmé, en regrettant que le ministère fasse tomber à l’eau toutes les résolutions des enseignants pour rattraper le temps perdu.
Abondant dans le même sens, le secrétaire général de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF), Messaoud Amraoui, s’est dit étonné de cette décision «insensée». «Franchement, ce changement inopiné n’a aucune justification logique», a-t-il déclaré en affirmant que le ministère aurait dû garder le calendrier des examens tel qu’il l’avait conçu initialement, c’est-àdire le 30 mai. D’autant plus que les préparatifs des élections et l’occupation des établissements scolaires durant le suffrage ne prendront pas plus de trois jours.
Le porte-parole de l’UNPEF accuse la tutelle de faillir à ses engagements à travers ce changement, mettant en péril la scolarité des élèves déjà compromise par les intempéries. Ce même enseignant a souligné le fait que les programmes scolaires des différents cycles sont étroitement liés, ce qui signifie que les élèves ne pourront pas assimiler les cours de l’année prochaine s’ils n’ont pas pu terminer les cours programmés cette année.
Un avis partagé par le président de l’Union nationale des parents d’élèves, Khaled Ahmed, qui s’oppose fermement à la politisation de l’école algérienne en recommandant de la laisser en dehors des élections. «Certes, ces élections sont importantes car une forte participation permettra de crédibiliser encore plus les institutions de l’Etat, mais ce n’est pas pour autant qu’on devrait écourter l’année scolaire», a-t-il conclu.
Z. M