Les bouleversements successifs qui ont secoué récemment la scène politico-économique nationale vont-ils déteindre sur la situation sociale du pays ? Tout porte à croire que la rentrée sociale prochaine sera riche en événements, pas forcément favorables.
Les signes avant-coureurs d’une guerre de succession à la magistrature du suprême du pays sont perceptibles parmi les acteurs politiques, à travers les décisions des officiels, d’une part, et la réaction des opposants, d’autre part.
Une telle donne, aux relents de mauvais augure, engendrée par la crise, aura immanquablement un impact direct sur la vie quotidienne des Algériens.
En effet, le gouvernement qui veut introduire toute une population dans l’ère de la rationalisation, après l’avoir habituée à un rythme de vie fastueux, aura certainement à en subir les conséquences.
L’Exécutif saura-t-il convaincre le peuple du bienfondé de sa nouvelle orientation ? Après une décennie d’opulence, il sera difficile, voire impossible, de réapprendre aux citoyens de nouvelles habitudes et les contraindre à serrer de nouveau la ceinture. Les récentes mesures prises par le Conseil des ministres pour une salvatrice sortie de crise que subit l’Algérie font jaser d’ores et déjà certains milieux sociaux et risquent d’alimenter les foyers de la protesta incessamment.
L’on s’attend vraisemblablement à des mouvements de grève et à des actions de protestation classiques de la part des différentes catégories de travailleurs des divers secteurs d’activité, tels que l’éducation, la santé, le tissu industriel…, mais d’autres nids de contestation seront également construits par les insatisfaits et les mécontents de ces décisions gouvernementales.
Pour contourner et appréhender cette vraisemblable mouvance opposante, le gouvernement a prévu un certain nombre de mesures pour la prochaine rentrée sociale. Mieux, l’Exécutif a même reporté l’application de quelques acquis sociaux pour les mois de septembre et octobre prochains, une période charnière de l’année. Il propose, cependant, un avant-goût aux salariés algériens en mettant à exécution l’abrogation de l’article 87 bis du code du travail. Il s’agit du versement, dès ce mois d’août, des augmentations salariales découlant du nouveau contenu du Salaire national minimum garanti (SNMG), ainsi que de la revalorisation de l’indemnité forfaitaire compensatrice. Cette révision à la hausse des revenus va améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs.
Près de 2 millions de travailleurs des institutions et administrations publiques et du secteur économique bénéficieront de ces améliorations salariales avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2015. Voilà une des cartes dont profitera sensiblement l’État pour attiédir le feu qui émanerait du front social. Le gouvernement a bien préparé son coup en reportant aussi l’entrée en vigueur du crédit à la consommation pour le mois de septembre prochain. L’annonce de la mise en exécution de cette décision alléchera des millions d’Algériens. Augmentation salariale adossée à ce prêt, deux principaux paramètres qui détourneront indubitablement l’attention du citoyen de la revendication et qui l’occuperont à chercher à améliorer sa situation sociale. La tenue de la tripartite en octobre prochain à Biskra maintiendra en outre les yeux des Algériens braqués sur les recommandations qui en découleront…
B. K