Le gardien Michaël Fabre rêve du Mondial de football

Le gardien Michaël Fabre rêve du Mondial de football

Chaque année pour les fêtes de fin d’année, Mickaël Fabre revient dans sa ville de Brignoles.

Il y passe quelques jours avec ses parents, amis et anime – gratuitement – avec Abdou Diaf un entraînement spécifique destiné aux jeunes gardiens de but centre varois. Parce qu’il aurait bien aimé, dans sa prime jeunesse, rencontrer des joueurs professionnels.

Il prend le temps, aussi, de faire le point sur sa carrière, déjà bien remplie.

Et parle de ses projets.

Vous entamez votre septième saison en Ligue deux (trois à Sedan, quatre à Clermont). Votre carrière est-elle définitivement lancée ?

À Sedan, je n’étais que le gardien n° 2, j’ai fait quelques matches. Depuis que je suis à Clermont, je suis titulaire et j’enchaîne les rencontres. Il est normal que je gagne en régularité. Titulaire, c’est un autre métier. Les matches se suivent et il faut toujours se remettre en question rapidement. Nerveusement, c’est plus exigeant. On a une autre approche.

Le 100e match en Ligue 2

À la reprise du championnat, le 15 janvier, vous allez rencontrer le FC Nantes, votre club formateur. Ce sera aussi votre 100e match en L2. Comment aborderez-vous ce rendez-vous ?

Comme un autre. À Nantes, il n’y a plus beaucoup de monde que je connais, même si cela fait toujours plaisir de revenir dans son club. Peut-être y aura-t-il un peu de nostalgie mais pas plus. Quant au centième match de ligue 2, ce n’est qu’un chiffre rond.

Contrairement aux années précédentes, vous connaissez avec votre équipe un début de saison difficile…

L’entraîneur et quatorze joueurs ont quitté le club à l’intersaison. Il a fallu réapprendre à vivre avec un nouveau groupe, un nouvel entraîneur (Michel Der Zakarian a remplacé Didier Olé Nicole parti à Nice) et une nouvelle méthode de travail. C’est pour cela que nous avons eu des difficultés en début de saison. Mais, petit à petit, les choses avancent et le groupe commence à prendre corps. Avant la trêve, on a accroché un bon nul à Guingamp. On revient en milieu de tableau. À nous de faire une grosse deuxième partie de saison.

Quels sont les objectifs ?

On doit assurer le maintien rapidement et jouer aux alentours de la huitième place. Ce sera pas mal pour cette année de transition. Et pourquoi ne pas réussir un coup en coupe de la ligue ? Si l’on bat Sedan, une place en quart de finale serait sympa.

Comment voyez-vous votre avenir ?

Je suis en fin de contrat en juin ; nous discutons pour une prolongation de trois saisons. En même temps, je m’accorde un peu de réflexion. J’ai 25 ans et j’arrive à un tournant. J’aimerais bien découvrir la ligue 1 ou un championnat étranger. L’Espagne, pourquoi pas. De toute façon, je serai fixé fin janvier et une prolongation à Clermont n’est pas à exclure. Le club a confiance et je me sens très bien ici.

Clermont est plutôt une ville de rugby. Comment vivez-vous la comparaison ?

Le rugby c’est une institution. Il y a une très grosse équipe et la ville s’identifie normalement à cette équipe qui marche et qui est le symbole de Michelin. Nous, on essaie d’exister avec un peu moins de moyens. On s’inscrit dans la durée ; le public apprécie.

Envie de sélection

Vous avez porté le maillot de l’équipe de France et vous avez été vice-champion d’Europe et champion du monde avec les sélections jeunes et gagné le tournoi de Toulon avec les espoirs. Avez-vous toujours des envies de sélection ?

C’est le propre de tout footballeur. Aujourd’hui, c’est la sélection du pays d’origine de mon père, l’Algérie, qui me fait envie. Il y a mes copains avec qui j’ai gagné des titres, Meghni et Yebda, qui y sont déjà. Le premier joue à la Lazio, le second à Portsmouth. Ils m’ont dit le plus grand bien de la sélection que je suis depuis quelque temps. J’ai posé ma candidature, on verra…

L’idée de participer au mondial vous plaît ?

Bien sûr. C’est le rêve de tout footballeur. Mais, bon, il y a déjà deux excellents gardiens en sélection. Reste la place de troisième. À moi de bien travailler et d’être performant avec mon club pour attirer les regards du sélectionneur. Il me connaît déjà. Si ça doit se faire, ça se fera.

Vous avez déjà participé à des phases finales avec les sélections jeunes. Ce ne sera donc pas une découverte ?

Ça n’a rien à voir. Là, on parle des A et, en plus, de la première coupe du monde en Afrique.

Un petit mot sur l’équipe de France et Raymond Domenech qui a été votre sélectionneur avec les espoirs ?

Zidane a dit une chose juste. On a demandé à Domenech de se qualifier, il s’est qualifié. L’équipe de France a les meilleurs joueurs. La qualification difficile a, peut-être, soudé l’équipe. La France peut réussir un coup en Afrique du Sud.

Recueilli Par G. R.