Le Département d’État US très critique !

Le Département d’État US très critique !

Le département d’État évoque, notamment, “une bureaucratie enracinée”, “les difficultés dans les transferts monétaires”, les “restrictions” sur le marché des devises et une concurrence sur les prix.

Le marché algérien recèle “un potentiel important” pour les entreprises américaines, mais il est “difficile”, relève le département d’État américain, qui vient de publier son rapport 2018 sur le climat d’investissement dans le monde. Le département d’État américain évoque “un climat des affaires difficile, un environnement réglementaire incohérent et des politiques gouvernementales contradictoires” qui “compliquent les investissements étrangers”.

Ces contraintes semblent contredire, sur le terrain, l’objectif affiché par le gouvernement, de diversification de l’économie en mettant l’accent sur l’attraction des investissements étrangers directs, pour stimuler l’emploi et substituer les importations par la production locale.

Le rapport fait état “des opportunités d’affaires dans presque tous les secteurs, y compris l’énergie, l’électricité, l’eau, les soins de santé, les télécommunications, le transport, le recyclage, l’agroalimentaire et les biens de consommation”. Le département d’État relaie les avis des entreprises privées qui signalent que de multiples secteurs offrent des opportunités substantielles de croissance à long terme pour les entreprises américaines.

Néanmoins, souligne le rapport, les entreprises américaines doivent surmonter de nombreux “défis”. Outre les procédures douanières, le département d’État cite “une bureaucratie enracinée”, des “difficultés dans les transferts monétaires”, des “restrictions” sur le marché des devises et une concurrence sur les prix, en particulier de la Chine, de la Turquie et de la France.

Le rapport pointe également du doigt le changement récurrent des lois. “Les sociétés internationales qui opèrent en Algérie se plaignent parfois que les lois et les réglementations changent constamment et sont appliquées de manière inéquitable, ce qui augmente la perception du risque commercial pour les investisseurs étrangers”, constate le document.“Les contrats commerciaux sont également sujets à des interprétations et à des révisions qui se sont révélées difficiles pour les entreprises américaines et internationales”, ajoute le rapport. Autre obstacle à l’investissement, notamment, cité par le département d’État américain : la règle 51/49, “qui exige une participation algérienne majoritaire (au moins 51%) dans tous les projets impliquant des investissements étrangers”. Pour le département d’État si les grandes entreprises peuvent s’en accommoder, en multipliant les partenaires locaux, ce n’est pas le cas pour les petites et moyennes entreprises. “Les grandes entreprises peuvent trouver des moyens créatifs de travailler dans le respect de la loi, parfois avec la coopération des autorités locales, car les grandes entreprises créent généralement plus d’emplois et disposent parfois de la technologie et de l’équipement souhaités par le gouvernement”, affirme le département d’État, indiquant que “les PME ne reçoivent généralement pas cette même considération”. Selon le rapport, “plusieurs sociétés américaines ont indiqué avoir des politiques internes qui les empêchent d’investir à l’étranger sans détenir une part majoritaire”. Sur un autre plan, le rapport relève que l’adoption par l’Algérie d’une politique de substitution des importations a fortement limité le commerce extérieur. Énumérant les différentes mesures prises par le gouvernement depuis l’année dernière, le département d’État américain relève que “les politiques de substitution aux importations ont généré des pénuries d’approvisionnement et des hausses de prix”. Le rapport évoque, également, “l’inefficacité” de l’Agence nationale de développement de l’investissement, citant des entreprises américaines. Ces dernières font état “du manque de personnel” et de “l’absence du pouvoir décisionnel, notamment pour les projets industriels, qui est exercé par le ministère de l’Industrie et des Mines et, dans de nombreux cas, le Premier ministre”.

Parmi les bons points relevés par le rapport, figure le portail d’information en ligne dédié à la création et à l’enregistrement des entreprises (www.jecreemonentreprise.dz). “Il est clair et bien conçu et permet une navigation rapide vers le processus d’enregistrement approprié pour une entreprise”, souligne le rapport évoquant le manque d’informations sur certaines conditions exigées dans le processus de création d’une entreprise.

Meziane Rabhi