Le marché pétrolier traverse une zone de turbulences sans précédent. Pour la troisième fois consécutive, les prix du pétrole ont poursuivi leur descente, glissant vers des niveaux oubliés depuis plus de trois ans.
Aujourd’hui, jeudi 1er mai 2025, les traders ont ouvert la séance sur fond de pessimisme, alourdi par un cocktail de mauvaises nouvelles. À savoir, la perspective d’un ralentissement mondial, les répliques d’une guerre commerciale entre les deux plus grandes puissances économiques, et la crainte d’une offre trop abondante.
Ce contexte morose s’est immédiatement traduit dans les chiffres. Le Brent, référence mondiale, a reculé de 0,16 %, à 60,96 dollars le baril. Quant au brut américain West Texas Intermediate (WTI), il s’est échangé à 58,07 dollars le baril, en baisse de 0,24 %. Des seuils qui renvoient directement à mars 2021, au lendemain de la pandémie.
Un mois d’avril à oublier pour les producteurs : les pires pertes depuis 2021 !
En avril, le marché a encaissé le plus fort recul mensuel depuis novembre 2021. Dans le détail, le Brent a perdu 15,5 % de sa valeur et le WTI s’est effondré de 18,56 %.
En effet, ces reculs du cours du pétrole ne sont pas des incidents isolés. Ils s’inscrivent dans une tendance de fond, alimentée par une série d’événements économiques et politiques.
Les investisseurs scrutent désormais les signaux émis par l’OPEP+, qui pourrait décider d’augmenter sa production. Une perspective qui, dans un contexte de demande affaiblie, vient alourdir les anticipations sur l’équilibre offre-demande.

Cours du pétrole (01/01/2025 – 01/05/2025) | Source : Le Prix du Baril
Guerre commerciale relancée : le duel Trump — Chine secoue les marchés
L’origine du mal remonte au 2 avril, lorsque le président américain Donald Trump a annoncé une vague de nouveaux droits de douane sur toutes les importations.
Une décision qui n’est pas restée sans réponse ! La Chine a immédiatement répliqué par des taxes équivalentes sur les biens américains. Cette escalade brutale a ravivé le spectre d’un ralentissement mondial, avec un effet immédiat sur le secteur énergétique.
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Les deux géants économiques, qui figurent parmi les plus grands consommateurs de pétrole au monde, se livrent à présent à une bataille commerciale dont les effets ne se limitent pas aux douanes. Elle touche également les perspectives de croissance, de consommation… et donc de demande en énergie !
L’ombre d’une récession américaine pèse sur la demande mondiale de pétrole
En outre, l’autre facteur aggravant concerne les derniers indicateurs macroéconomiques en provenance des États-Unis. L’annonce d’un net recul de l’activité économique a semé le doute dans les salles de marché.
Les investisseurs, échaudés, ont préféré se délester de leurs actifs pétroliers, provoquant une vague de ventes précipitées qui a accentué la dégringolade des cours.
Les marchés anticipent désormais un scénario où la plus grande économie mondiale freine brutalement, ce qui risque d’affecter l’ensemble des échanges commerciaux et, mécaniquement, la consommation de carburants et d’énergies fossiles.
Dégringolade du cours du pétrole : un avenir incertain pour l’or noir
La conjugaison de ces facteurs (guerre commerciale, production excédentaire potentielle, et ralentissement américain) laisse présager une période de grande instabilité sur les marchés du pétrole.
Si l’OPEP+ venait effectivement à ouvrir davantage les vannes, les prix pourraient s’enfoncer encore. Sauf sursaut inattendu de la demande mondiale.
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La question qui se pose désormais est celle de la résilience du secteur du pétrole et gaz face à ces chocs répétés. Le mois de mai s’annonce crucial, autant pour les équilibres énergétiques que pour la santé économique mondiale.