Cette réunion, qu’abrite Bamako, entre dans le cadre de l’évaluation de la situation sécuritaire prévalant dans la région.
Le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP, assistera à partir d’aujourd’hui dans la capitale malienne, Bamako, à la cérémonie de la passation de la présidence du Conseil des chefs d’états-majors des pays du Sahel entre le chef d’état-major général des armées maliennes, dont le mandat a expiré et le chef d’état-major national de la République islamique de la Mauritanie.
Cette réunion qu’abrite Bamako entre dans le cadre de l’évaluation de la situation sécuritaire prévalant dans la région et ceci conformément aux dispositions du mémorandum de coopération et de coordination des actions de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, signé à Tamanrasset le 13 août 2009 entre l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger. Les participants à cette rencontre ont étudié la situation sécuritaire et les moyens adéquats afin de favoriser une meilleure coordination dans la lutte contre un fléau qui ne cesse de prendre de l’ampleur à l’ombre de la crise libyenne. C’est dans ce même état d’esprit que se tiendra, au début du mois prochain à Nouakchott, une réunion des ministres des Affaires étrangères de ces quatre pays, comme l’a annoncé le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.
A ce sujet, il vient de déclarer, lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi Ould Baba Ould Hamadi, animée en marge des travaux de la 10e session du comité de suivi algéro-mauritanien, que «cette réunion sera élargie à trois autres pays de la région, à savoir le Tchad, le Burkina Faso et le Nigeria».
L’association de ces trois pays intervient à la suite des connexions constatées entre l’organisation terroriste Boko Haram activant au Nigeria et les groupes terroristes agissant dans les pays du Sahel, a-t-il expliqué.
«Le Nigeria et le Tchad ont une part à prendre dans la lutte contre le terrorisme», a déclaré M.Messahel, rappelant que les pays du champ ont développé une coopération dans le domaine militaire et sécuritaire avec la mise en place de mécanismes devenus des instruments «efficaces» dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans la sous-région.
«La concertation se fait aussi bien au plan bilatéral que régional avec pour objectif, d’évaluer le degré de la menace terroriste et d’agir en conséquence par des actions collectives très concrètes», a ajouté le ministre délégué.
S’agissant de la situation en Libye, Messahel a indiqué que les pays du champ attendent la constitution du prochain gouvernement, en espérant qu’il adoptera une «position claire» par rapport aux questions de la lutte antiterroriste et de la sécurité dans la région du Sahel.
Toujours à propos de la problématique sécuritaire posée aux pays du Sahel, Messahel avait souligné, jeudi à partir de la Suisse où a eu lieu la 13e session annuelle du Forum de Crans-Montana que «la sécurité, aujourd’hui, doit être appréhendée dans une optique globale du fait de l’existence de relations étroites entre les dimensions politique, juridique, économique et sociale de la sécurité».
Selon Messahel, «la mobilisation des pays concernés ainsi que le partenariat international réussiront à extirper le terrorisme et le crime organisé d’une région qui aspire à la paix et au développement».
Dans le même cadre, il a tenu à rappeler les dernières recommandations de la Réunion d’Alger des 7 et 8 septembre qui a permis aux participants de sortir avec une vision stratégique adaptée aux besoins des pays en question. Tout en rappelant la rencontre de Washington, il a ajouté qu’une rencontre similaire aura lieu prochainement avec l’Union européenne.
Abordant la question du fonctionnement du Forum global de lutte antiterroriste, lancé en septembre 2011 à New York, le ministre délégué a estimé que la création en son sein d’un groupe de travail sur le Sahel, coprésidé par l’Algérie et le Canada, était «hautement significative».
Pour revenir à la situation au Sahel, dans un document établi par le forum global contre le terrorisme, on peut lire: «La situation en matière de sécurité dans l’espace sahélo-saharien est des plus préoccupantes. (…) Certaines régions situées loin des capitales et des centres urbains échappent en partie, voire totalement, au contrôle des pouvoirs centraux». Selon le document, le vide administratif et sécuritaire ainsi créé fait en sorte que ces territoires se trouvent traversés par des «dynamiques à forte charge déstabilisatrice».
Ayant pour objectif, la coopération régionale et internationale, le Fgct cherche à trouver les mécanismes adéquats pour en finir définitivement avec les lacunes organisationnelles exploitées par les groupes terroristes.
Ces derniers ont toujours su exploiter les multiples défaillances et incohérences constatées sur le terrain. Un programme de longue haleine endossé entièrement par l’Algérie et l’ensemble des pays touchés par le phénomène de la violence extrémiste.