L’armée a repris le quartier rebelle de Baba Amr, Syrie : l’opposition veut des armes

L’armée a repris le quartier rebelle de Baba Amr, Syrie : l’opposition veut des armes

La grave crise en Syrie tend à se durcir au fil des jours, dans un environnement géopolitique extrêmement complexe. Damas, toujours adepte de la solution sécuritaire, probablement encouragé dans ce sens par Moscou et Pékin notamment, se limite à des réformes cosmétiques.

La situation sur le terrain reste des plus préoccupantes. Après la chute du quartier de Baba Amr, à Homs, aux mains de l’armée syrienne, l’opposition appelle à des manifestations pour réclamer que l’Armée syrienne libre (ASL) puisse recevoir des armes de l’étranger. Lors d’une conférence de presse jeudi à Paris, Burhan Ghalioun, le président du Conseil national syrien (CNS) qui regroupe la plus grande partie de l’opposition, a annoncé la création d’un «Bureau militaire» dont l’objectif est d’organiser les éventuelles futures livraisons d’armes pour les contestataires sur place. Exploitant ces nouveaux développements, un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) et du Croissant-Rouge syrien (CRS) s’est dirigé vers Homs. La ville est assiégée par l’armée syrienne depuis le



4 février, et les conditions humanitaires tendent à devenir difficiles. Homs est devenu depuis l’éclatement de la crise syrienne le symbole de la contestation contre le régime. Le quartier de Baba Amr est également, depuis un mois, totalement coupé du monde, sans électricité, sans nourriture et sans moyens de communications, selon les informations des journalistes sur place. Alors que la situation sur le terrain demeure toujours difficile, sur le plan diplomatique les puissances occidentales multiplient leurs pressions contre Damas. Les Européens, visiblement agacés par le soutien franc de la Russie et de la Chine, veulent de nouvelles «sanctions ciblées» à l’encontre de Damas. Les capitales occidentales semblent encourager l’opposition à réclamer l’armement de l’Armée syrienne libre (ASL). Celle-ci, compte une vingtaine de milliers de déserteurs, un chiffre difficile à vérifier dans les conditions d’ambigüité actuelles. Pour les opposants syriens «les manifestations pacifiques n’ont pas réussi à faire tomber le régime», ce qui a favorisé la militarisation d’une partie de la contestation. Le CNS, dont une partie semble favorable à une intervention étrangère type Otan, avait appelé les hommes d’affaires syriens et arabes à financer les opérations rebelles, et des livraisons d’armes. Certains pays arabes du golfe ont déjà indiqué qu’ils étaient prêts à y participer et ont appelé à armer l’opposition. Selon l’ONU, les violences en Syrie ont fait plus de 7 500 morts.

M. B./Agences