L’Algérie mise gros sur ses mines stratégiques pour opérer une transformation radicale de son économie nationale.
Les mines que nous allons vous présenter aujourd’hui, sont les piliers d’une diversification des sources de revenus, d’un renforcement des industries de transformation et d’une réduction de la dépendance aux hydrocarbures, le tout soutenu par des investissements massifs et la création de milliers d’emplois.
Selon les données de la plateforme spécialisée, Attaqa, (basée à Washington), ces cinq mines phares sont au cœur de la vision algérienne visant à exploiter le potentiel minier inexploité du pays, dont seulement 10% était utilisé jusqu’à récemment.
Ces gisements algériens recèlent du minerai de fer, du phosphate, du zinc et du plomb, mais leurs perspectives s’étendent également à l’or et même au diamant.
Sous l’impulsion du président Abdelmadjid Tebboune, qui a fait des richesses minières une priorité de la politique économique, les travaux ont été accélérés pour lancer et activer des projets miniers colossaux, restés en suspens pendant des décennies.
Des partenariats nationaux et internationaux ont été mobilisés pour leur réalisation dans des délais records.
Cette démarche marque un véritable tournant. L’année 2023 a été qualifiée d’« année de la renaissance minière », avec l’inauguration de plusieurs de ces projets aux quatre coins du pays, du sud-ouest à l’extrême nord-est.
Mine de Gara Djebilet : Le géant du fer
La mine de Gara Djebilet est le projet phare parmi les cinq mines algériennes, avec une réserve colossale estimée à 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer, dont 1,75 milliard de tonnes directement exploitables.
Découverte en 1952 dans le sud-ouest de l’Algérie, son exploitation effective n’a débuté qu’en 2022, en faisant l’un des projets les plus retardés du pays, malgré son importance capitale.
Lancé dans le cadre d’un partenariat algéro-chinois, sous la supervision de la Société Nationale du Fer et de l’Acier (FERAAL) et du consortium chinois, CMH, le projet devrait produire entre 2 et 3 millions de tonnes par an durant sa première phase (2022-2025), pour atteindre 50 millions de tonnes dès 2026, une fois la ligne ferroviaire de 950 kilomètres vers la ville de Béchar achevée.
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Ce projet créera environ 25 000 emplois directs et indirects, avec pour objectif l’autosuffisance en fer, la dynamisation des industries lourdes et l’approvisionnement du complexe sidérurgique Tosyali à Oran.

Gara Djebilet
Mine de Djebel Onk : Le pilier du phosphate
La mine de Djebel Onk se positionne comme le deuxième plus grand projet, constituant l’épine dorsale du projet de phosphate intégré dans l’est du pays.
Selon les données du secteur minier algérien auprès de la plateforme Attaqa (Énergie), Djebel Onk couvre les wilayas de Tébessa, Souk Ahras, Skikda et Annaba.
Les réserves de cette mine sont estimées à 2,8 milliards de tonnes de phosphate. Le projet vise une production annuelle de 10 millions de tonnes de minerai brut et de 6 millions de tonnes de concentrés de phosphate, avec la production d’environ 4 millions de tonnes d’engrais.
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Les investissements dans la mine de Djebel Onk ont atteint près de 7 milliards de dollars, fruit d’un partenariat entre des entreprises nationales (Asmidal et Manadjim El Djazair) et chinoises (Wuhan et Yunan Tian An).
Ce projet devrait générer environ 18 000 emplois, dont 4 000 directs, et soutenir le développement économique de la région est de l’Algérie.
Mine de Tala Hamza : Le trésor de zinc
La mine de Tala Hamza-Oued Amizour fait partie des nouveaux projets inscrits dans les plans du Ministère de l’Énergie et des Mines. Située dans la région de Tala Hamza, dans la wilaya de Béjaïa, elle s’étend sur une superficie de 23,4 hectares.
Oued Amizour est classée parmi les cinq mines algériennes les plus importantes en raison de ses réserves estimées à 34 millions de tonnes de minerai de zinc, ce qui la place parmi les dix premières mondiales. La première pierre du projet a été posée fin 2023, dans le cadre d’un partenariat algéro-australien, avec un investissement de 400 millions de dollars.
Sa mise en service est prévue pour juillet 2026. La mine devrait produire annuellement environ 170 000 tonnes de concentré de zinc et 30 000 tonnes de plomb, tout en créant des milliers d’emplois et en respectant des normes environnementales strictes.
Mine d’Amesmessa : L’or du grand Sud
La mine d’or d’Amesmessa, située à 460 kilomètres dans la région d’In Guezzam, à l’ouest de la wilaya de Tamanrasset, à l’extrême sud du pays, a été découverte et développée par la société GMA Resource Plc.
Elle figure parmi les cinq mines algériennes les plus importantes, étant la plus grande productrice d’or du pays.
Les gisements d’or dans la mine s’élèvent à près de 70 tonnes, et les réserves sont d’environ 3,38 millions de tonnes.
Elle est un exemple des nombreuses mines dispersées dans la région du Hoggar, au sud de l’Algérie, caractérisée par des formations géologiques difficiles, mais regorgeant de nombreuses richesses et minéraux précieux.
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L’Algérie possède d’importantes réserves de métaux précieux, notamment l’or, ce qui la place au troisième rang arabe en termes de réserves d’or, estimées à 173,6 tonnes selon les statistiques du « World Gold Council ».
Mine de Reggane : Le potentiel diamantifère de demain
Bien qu’elle ne soit pas encore entrée en exploitation, la région de Djebel Reggane, dans la wilaya de Adrar, est considérée comme ayant un potentiel considérable en production de diamant, selon de récentes études géologiques.
Ce site est actuellement soumis à des opérations d’exploration intensives et pourrait à l’avenir se transformer en une mine prometteuse, ce qui la place dans la liste des cinq mines phares d’Algérie.
L’intérêt du gouvernement pour ce projet reflète la grande diversité des richesses minérales du pays et les efforts déployés pour les exploiter au service des objectifs de développement durable.
Les estimations indiquent que l’Algérie n’a encore exploité que 10% de ses ressources minières, ce qui souligne l’importance de l’accélération actuelle de l’exploitation de ces cinq mines majeures.
Dans ce contexte, ces projets ne sont pas de simples chiffres dans le budget de l’État, mais de véritables outils pour remodeler l’économie nationale et réaliser un développement qui englobe toutes les régions du pays, du sud-ouest à l’extrême est.
Grâce à la nouvelle structure législative et à l’orientation vers la création de valeur ajoutée, les cinq mines phares d’Algérie sont appelées à devenir l’épine dorsale des industries de transformation et un puissant moteur de croissance économique en dehors du secteur des hydrocarbures.